Nous assistons à un véritable feuilleton judiciaire entre deux géants du luxe français. Nicolas Puech, héritier âgé de 82 ans de la maison Hermès, a saisi la justice pour réclamer 14,3 milliards d'euros, accusant son ancien gestionnaire de fortune, Eric Freymond, d'avoir détourné ses actions au profit de Bernard Arnault, le célèbre patron de LVMH.
Selon une source judiciaire, M. Puech a déposé son assignation le 15 mai 2025. Bien que cette procédure soit civile, il avait auparavant engagé une action pénale contre Freymond, mis en examen avant son décès en juillet. Le parquet de Paris précise que l'enquête est toujours en cours, soulevant de nombreuses interrogations sur les transactions de Freymond, rapportées par des médias tels que Le Canard Enchaîné.
Dans son assignation, Puech affirme avoir été spolié de six millions d'actions Hermès, représentant environ 5,76% de la société. Ces titres sont estimés à 14,3 milliards d'euros au cours actuel. Les révélations accablantes sur Freymond, qui aurait avoué avoir vendu pour LVMH près de 4,8 millions de ces actions en 2008, ajoutent une couche dramatique à cette histoire.
Des experts du secteur du luxe estiment que cette affaire pourrait raviver des tensions anciennes entre Hermès et LVMH, qui, dans les années 2010, avait tenté une entrée surprise au capital d'Hermès, déclenchant une guerre d'actions qui avait obligé la famille Hermès à se regrouper pour contrer Bernard Arnault. Le Monde rappelle que cet épisode s'était soldé par une amende record pour LVMH et un désistement final de l'opération à leur détriment.
Contacté, LVMH a réaffirmé dans un communiqué n'avoir jamais détourné d'actions, qualifiant les accusations de M. Puech d'« allégations sans fondement ». Les avocats de Puech n'ont pas souhaité faire de commentaires, mais l'issue de cette affaire pourrait avoir des répercussions significatives sur le paysage du luxe français.







