Après trois ans d'adoption du quiet luxury, souvent caractérisé par des silhouettes épurées et des teintes neutres, le secteur du luxe se prépare à une transformation spectaculaire. Les marques emblématiques comme Pucci, Missoni et Versace illustrent ce retour à l'opulence, abandonant un minimalisme devenu fatigué, notamment comme l'indique une étude récente d'UBS sur l'avenir du luxe en 2026.
Il est indéniable que l'attrait pour le quiet luxury, bien qu’encore présent, s'épuise. « L'hégémonie du minimalisme a laissé place à une demande croissante pour des designs audacieux », souligne l'analyste Yanmei Tang de Third Bridge. Ce revirement s'explique par une lassitude généralisée face à une esthétique jugée trop austère.
Ce retour à la flamboyance s'inscrit dans une dynamique plus large, où les maisons italiennes, au riche patrimoine visuel, gagnent en popularité. Pucci, sous la direction visionnaire de Camille Miceli, fait la part belle aux motifs kaléidoscopiques et aux créations colorées. Un point soulevé par des articles du Wall Street Journal, qui évoque le retour, notamment, des « femmes italiennes riches », un archétype glamour et élaboré.
Versace, quant à lui, retrouve son essence avec des coupes audacieuses et des couleurs saturées, tandis que Missoni renoue avec ses motifs emblématiques. « Ce changement ne représente pas seulement une réinitialisation stylistique, mais un véritable besoin d'expression personnelle », affirme Vincent Grégoire, expert en tendances de la consommation. « Les jeunes générations aspirent à une esthétique qui interpelle et qui se joue de l’ironie », ajoute-t-il.
Face à ce panorama, l'émergence du terme glumour - fusion de glamour et d'humour - met en lumière une nouvelle dynamique au sein de la mode. Les créateurs, tels que Jonathan Anderson pour Loewe, repoussent les frontières traditionnelles avec des pièces à la fois exaltantes et décalées.
Dans cette renaissance stylistique, le luxe devient un moyen d'exprimer l'individualité, se distanciant ainsi des normes rigides du passé. Alors que les marques transforment leurs identités pour séduire une clientèle avide de nouveautés, une question persiste : cet excès sera-t-il le nouveau marqueur de la luxe moderne ou risque-t-il de retourner dans l'oubli ?







