Les entreprises françaises doivent redoubler d'efforts pour protéger leurs employés face à l'augmentation des températures estivales. Selon une étude récemment publiée par le cabinet Sextant Expertise, seule une poignée d'accords d'entreprise a vu le jour pour faire face aux épisodes de canicule, malgré la montée croissante de ces phénomènes climatiques.
Entre 2022 et 2024, seulement 380 accords ont été établis concernant les mesures à prendre lors des fortes chaleurs, ce qui représente une part minime des discussions autour du bien-être des travailleurs. Fait alarmant, moins de 8% de ces accords offrent une approche complète alliant mesures humaines, techniques et organisationnelles. Alors que la réglementation française reste laxiste et n'impose aucune restriction de température au travail, il incombe aux employeurs de prendre des initiatives pour protéger leur personnel.
Selon l'étude, qui soutient que la réglementation devrait évoluer pour répondre aux défis actuels, « la prévention des risques de santé lors des vagues de chaleur dépend donc largement de la volonté des entreprises et des négociations internes ». Alors que l'été 2024 a été marqué par des températures records, les avis des spécialistes comme ceux de l'Insee et du ministère de la Santé insistent sur l'urgence d'adapter les environnements de travail. La législation en provenance de l'Union Européenne pourrait également inciter les syndicats à faire pression sur les employeurs pour instaurer des protections adéquates.
Les secteurs les plus exposés aux conditions climatiques, tels que l'agriculture et la construction, montrent un engagement faible dans la négociation collective, pourtant nécessaire pour élaborer des stratégies efficaces. En effet, l’étude révèle que la majorité des accords signés proviennent d’établissements de plus de 50 salariés, où la présence syndicale est plus forte. Les régions les plus vulnérables aux fortes chaleurs, étonnamment, ne se distinguent pas par le nombre d'accords, comme le montre le classement de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Cependant, des exemples inspirants commencent à émerger. Certaines entreprises proposent des mesures novatrices, telles que des horaires de travail adaptés pour les employés plus âgés, permettant ainsi une meilleure gestion des conditions climatiques. Ces initiatives, bien qu'encore trop rares, préfigurent un nécessaire changement dans la manière dont les entreprises abordent la question cruciale de la santé et du bien-être de leurs travailleurs.
Avec la perspective de températures de surface mondiales atteignant 1,6°C au-dessus des niveaux préindustriels selon l'observatoire Copernicus, il est impératif que les décideurs et les acteurs économiques intègrent la question des chaleurs extrêmes dans leurs priorités. Des canicules de plus en plus fréquentes sont désormais un fait avéré, et l'adaptation des entreprises à ces réalités climatiques devient une obligation incontournable pour préserver la santé des travailleurs.







