Lors d'une récente visite de Vladimir Poutine à New Delhi, l'Inde et la Russie ont officialisé un accord majeur pour la location d'un sous-marin nucléaire, dont le coût est estimé à environ 2 milliards de dollars. Cet accord survient dans un contexte où New Delhi, malgré ses relations croissantes avec la France, continue de se tourner vers Moscou pour ses ambitions militaires sous-marines.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a clairement indiqué qu'il ne prévoit pas de réduire ses liens avec la Russie, malgré des pressions externes, notamment de la part des États-Unis. En effet, bien que l'Inde ait récemment renforcé sa flotte de sous-marins avec des modèles conventionnels français Scorpène, ce choix s'inscrit dans une stratégie plusLarge de diversification des fournisseurs d'armement.
L'Inde possède actuellement 17 sous-marins conventionnels, mais elle souhaite étoffer sa flotte avec des sous-marins nucléaires pour renforcer sa présence et sa dissuasion dans l'océan Indien. Le nouveau SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d'engins) russe marquera une étape importante, étant le troisième sous-marin de ce type dans la marine indienne. Ce contrat de location permettra à l'Inde de former ses marins tout en attendant que sa propre flotte de sous-marins nucléaires soit construite, une procédure qui prendra des années.
La situation est d'autant plus délicate lorsque l'on considère que la France, malgré ses propositions et ses investissements dans les technologies de défense, ne pourra jamais exporter de sous-marins nucléaires à l'Inde. Cette interdiction repose sur des accords internationaux, notamment le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). La France est un État doté de l'arme nucléaire et, par conséquent, tout transfert de technologie liée à la propulsion nucléaire est prohibé. Paradoxalement, cela laisse le champ libre à la Russie, qui a une relation historique et complices avec l'Inde dans le domaine militaire.
Selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix (SIPRI) basé à Stockholm, la part des équipements russes dans l'arsenal indien a significativement diminué ces dernières années, passant de 76% à seulement 36% entre 2009 et 2023. Cependant, l'Inde continue d'apprécier les capacités militaires russes, notamment au moment où elle cherche à étendre ses capacités aériennes avec l'intérêt manifesté pour le chasseur de cinquième génération Su-57 et les missiles S-400.
Dans le cadre de l'accord de sous-marin, il est prévu que la Russie fournisse au moins une unité au cours des deux prochaines années, comme l'a rapporté Bloomberg. Ici, le dialogue entre Modi et Poutine sur des questions de défense, d'énergie et de commerce n'a jamais été si critique face à un environnement géopolitique en mutation.
Au final, alors que la France semble rester en dehors du jeu, l'Inde fait face à un dilemme stratégique nécessaire, choisissant d'utiliser ses ressources et technologies disponibles pour sa défense tout en diversifiant ses partenariats militaires.







