L'Ukraine a récemment accusé la Russie d'avoir transféré des enfants ukrainiens, enlevés dans les territoires occupés, vers des camps de "rééducation" en Corée du Nord. D'après Dmytro Loubinets, médiateur ukrainien pour les droits humains, ces enfants, arrachés à leurs familles depuis le début de l'invasion, pourraient avoir été envoyés à près de 9 000 kilomètres de leur foyer. "Chaque enfant doit être retrouvé, protégé et ramené chez lui. Les enfants ukrainiens ne peuvent pas être utilisés comme instruments par l’agresseur", a-t-il affirmé.
Cette accusation intervient après une audition au Sénat américain où Kateryna Rachevska, directrice du Regional Center for Human Rights, a dévoilé que son organisation avait identifié 165 camps de "rééducation" accueillant des enfants ukrainiens, non seulement en Russie mais également en Biélorussie et maintenant en Corée du Nord. Deux enfants originaires de Crimée et de Donetsk auraient été envoyés dans un camp à Songdowon, où ils sont exposés à un discours militaire, notamment des enseignements prônant l'éradication des Japonais militaristes. Des rencontres avec d'anciens combattants nord-coréens impliqués dans des attaques passées sont également signalées.
Kiev estime qu'au moins 20 000 enfants ukrainiens ont été "déportés" depuis le début de la guerre en février 2022, avec seulement 1 850 d'entre eux retrouvés et rapatriés. En mars 2023, la Cour pénale internationale a lancé un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour ce qu'elle qualifie de "déportation illégale" d'enfants. En réaction, Moscou rejette fermement ces allégations, affirmant avoir évacué des enfants pour les protéger des combats, tout en s'engageant à faciliter la réunion avec leurs familles.
Le sujet des enfants déplacés devient de plus en plus rural dans le cadre des négociations fragiles qui pourraient mettre fin au conflit, comme l’a souligné l'Assemblée générale de l'ONU qui a demandé le retour immédiat de tous les enfants ukrainiens transférés de force.







