Huit jours après avoir pris le pouvoir par la force, l'armée de Guinée-Bissau a dévoilé un ensemble de mesures, y compris la formation d'un Conseil national de transition (CNT) ainsi que l'élaboration d'une Charte de transition. Ce Conseil a pour objectif de préparer les bases de la transition vers un système de gouvernance constitutionnel, confirmant ainsi la volonté des militaires de restaurer la légalité.
Lors d'une récente déclaration, la junte militaire a justifié son intervention en évoquant une crise politique majeure, marquée par des tensions électorales risquant de plonger le pays dans une guerre civile. « Diagnostics de la situation ont révélé une nécessité d'intervention », a souligné un porte-parole de l'armée, s'appuyant sur les propos de divers experts qui confirment que la situation prévalante était devenue explosive.
Bien que la composition du CNT n'ait pas encore été précisée, les militaires ont indiqué qu'il aurait la charge de contrôler les organes de pouvoir pendant la transition. Les experts en affaires africaines, comme l'analyste politique Dr. Maria Lopes, estiment que cette initiative pourrait créer une base pour un retour éventuel à la normalité en Guinée-Bissau, à condition que le processus soit transparent et inclut une large représentation sociale.
En parallèle, la Charte de transition, dont le premier article dissout l'actuel Conseil de la magistrature, suscite des inquiétudes. La junte, tout en prônant la sauvegarde de l'état d droit, doit maintenant s'assurer qu'elle ne compromet pas les fondements de la justice en vertu de la Constitution en vigueur. Des voix au sein de la société civile se font déjà entendre, demandant un retour rapide à un régime démocratique et la cessation de l'autoritarisme militaire. Les mouvements sociaux commencent à organiser des forums pour discuter des prochaines étapes, avec l'espoir que ce nouveau cadre de gouvernance inclura une voix citoyenne importante.
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