Le 4 décembre 2025, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé des inquiétudes quant à la hausse des cas de paludisme à l'échelle mondiale, avec une augmentation significative observée entre 2023 et 2024. Cette maladie, causée par des parasites du genre Plasmodium et transmise par des moustiques dans les régions tropicales, en particulier en Afrique, a engendré des symptômes graves tels que la fièvre, les maux de tête et les problèmes respiratoires.
Selon le dernier rapport de l'OMS, on a enregistré près de 282 millions de cas et 610 000 décès liés au paludisme l’année passée, marquant un revers par rapport aux progrès réalisés jusqu’en 2015. Le Pr Olivier Bouchaud, infectiologue à l'hôpital Avicenne de Bobigny, souligne que l'Afrique concentre 94 % des cas. Daniel Ngamije, chargé de la lutte contre le paludisme à l'OMS, avertit d'un « risque évident de résurgence massive et incontrôlée » en raison du changement climatique, des conflits armés et d'un financement insuffisant pour les initiatives de lutte contre la maladie.
Un autre défi majeur réside dans l'augmentation de la résistance des parasites aux traitements antipaludiques existants, rendant ces derniers moins efficaces. Pour répondre à cette crise, des alternatives prometteuses commencent à émerger. Le groupe pharmaceutique Novartis travaille sur un nouvel antipaludéen, connu sous le nom de GanLum, qui combine le ganaplacide et la lumefantrine. Une étude récente menée sur 1 700 personnes dans douze pays africains a révélé des résultats encourageants. Comme le précise le Pr Bouchaud, cette molécule pourrait représenter une avancée significative contre les résistances établies, car elle cible une phase différente du cycle de vie du parasite.
Cependant, la prudence est de mise. L'étude n'a pas encore été publiée et n'inclut pas d'évaluations sur les enfants, cette tranche d'âge étant la plus touchée par le paludisme. En parallèle, les efforts de prévention montrent des signes d'amélioration. Depuis 2021, les vaccins anti-paludisme ont été introduits dans vingt-quatre pays, offrant des traitements préventifs à 54 millions d'enfants en 2024, un bond considérable par rapport aux 200 000 en 2012. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l'OMS, a déclaré : « Avec le bon leadership et des investissements ciblés, un monde sans paludisme est encore à notre portée. »







