En Guyane, l'orpaillage illégal connaît une nouvelle flambée inquiétante, avec près de 8 000 opérateurs illégaux recensés sur environ 600 sites. La préfecture a signalé le 4 décembre une hausse substantielle de ces activités, qui se concentrent principalement dans le sud-ouest du territoire, notamment près du Parc Amazonien de Guyane, une zone écologiquement fragile. Ce phénomène alarmant, qui détruit l'écosystème, est dû à plusieurs facteurs, dont la montée vertigineuse des cours de l'or et un manque de coopération avec le Suriname, pays voisin.
Pour la première fois depuis quelques années, l'extraction illégale a franchi la barre des 6 tonnes, soit six fois la production des filières légales, qui se concentrent uniquement sur l'or alluvionnaire. La majorité des opérateurs, surnommés 'garimpeiros', viennent du Brésil et opèrent dans des conditions précaires, mettant à rude épreuve l’environnement et la santé publique.
Avec l'or se vendant à des prix record sur le marché international, soit environ 115 € le gramme, la tentation pour les orpailleurs ne fait que croître. Lauréat d'une augmentation de 46 % du nombre de chantiers dans le périmètre du Parc Amazonien, cette situation soulève des inquiétudes non seulement pour l'écosystème amazonien, mais aussi pour la santé des populations locales qui subissent de plein fouet les conséquences de cette exploitation sauvage.
Le général Loïc Baras, commandant de la gendarmerie de Guyane, a expliqué que malgré les efforts déployés, comme l'opération Harpie, qui a enregistré un nombre record de saisies d'or, les défis demeurent colossaux. 'Nous avons beau renforcer nos effectifs, on a atteint un plafond de verre quant à notre efficacité opérationnelle', a-t-il déclaré.
En parallèle, la coopération avec le Suriname est d'une importance cruciale. Le WWF a souligné que 75 à 85 % de l'or extraite illégalement traverse la frontière sans aucune traçabilité. Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, a exprimé sa volonté de saisir les instances internationales si aucune solution n'est trouvée rapidement pour contrer l'orpaillage illégal. 'Il est impératif que des discussions constructives aient lieu pour protéger ce précieux écosystème', a-t-elle ajouté lors de sa visite en novembre dernier.
Les effets néfastes sont déjà visibles : la pollution des cours d'eau, la déforestation et des impacts significatifs sur la santé des populations locales. 'Le fleuve Maroni est en état désastreux', a affirmé Laurent Kelle, représentant du WWF dans la région. 'Les règles du jeu doivent changer rapidement pour permettre à la Guyane de survivre et à ses habitants de respirer', a-t-il conclu.







