Le 4 décembre 2025, l'Eurovision a connu un tournant significatif avec la confirmation de la participation d'Israël. Cette décision a immédiatement entraîné l'annonce du boycott de quatre pays, à savoir l'Espagne, l'Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie. Pour Rémi Pastor, rédacteur en chef du site Eurovision au quotidien, ces retraits constituent « un coup de tonnerre inédit dans l'écosystème de l'Eurovision ».
Cette situation inédite soulève des interrogations cruciales sur l'avenir du concours, prévu pour mai 2026 à Vienne. L'Espagne, en particulier, est un participant historique qui fait partie des « Big 5 » et a contribué à populariser cet événement depuis 1961. De même, les Pays-Bas, l'un des pays fondateurs, ont vu leur finale télévisée attirer 75,1% d'audience en 2025, faisant de ce retrait une perte significative.
Avec 166 millions de téléspectateurs en 2025, l'Eurovision est l'événement télévisuel le plus regardé au monde, hors compétitions sportives. Cependant, l'impact de ces retraits pourrait entraîner une baisse drastique du nombre de spectateurs, selon les experts, et potentiellement une perte de millions de téléspectateurs. Bien que certains des pays boycotteurs continuent de diffuser l'édition de 2026, le déficit financier pourrait s'élever à plusieurs centaines de milliers d'euros.
La désaffection de ces pays met également en question le principe fondateur de rassemblement par la musique, érodé par des tensions géopolitiques croissantes. Comme l'observe l'expert Rémi Pastor, « le message d'unité par la musique se retrouve fortement ébranlé aujourd'hui ». Cette division est révélatrice des complexités qui entourent la participation d'Israël, et par extension, les conflits en cours au Moyen-Orient.
Alors que l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER) tente de maintenir un message de neutralité, la situation actuelle pousse à s'interroger sur la pérennité de cette vision. « L'Eurovision n'est pas menacée à court terme, mais la cohérence de ses valeurs l'est », souligne Pastor. La question demeure : jusqu'où ces conflits géopolitiques vont-ils interférer avec le concours musical le plus emblématique d'Europe ?







