La réunion de près de cinq heures entre les responsables américains, notamment Steve Witkoff, et Vladimir Poutine, le 2 décembre au Kremlin, n'a en apparence débouché sur aucune avancée tangible concernant le conflit en Ukraine. Selon des sources du Kremlin, les discussions, malgré leur qualificatif de « constructives », ont tourné autour de questions achoppantes telles que les concessions territoriales demandées à Kiev et l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Ces sujets ont amplifié la sensation d'impasse chez les Européens, mais n'ont pas dissuadé Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, d'affirmer que Moscou était ouvert à poursuivre le dialogue avec les États-Unis.
En effet, Poutine, se voyant en position de force, recherche à renforcer ses objectifs militaires en Ukraine. D’après l’analyse de l’Institut américain pour l'étude de la guerre, les forces russes ont réussi à conquérir en moyenne 467 km² chaque mois durant l'année 2025, ce qui indique une intensification des combats sur le terrain. La récente revendication de Moscou concernant la prise de Pokrovsk, un point névralgique logistique pour l'armée ukrainienne, est un indicateur de cette dynamique.
Un jeu de tension et de stratégie
Les pertes russes, qui s’élèveraient à près de 150 000 soldats depuis le début du conflit en 2022 selon une enquête de BBC et de Mediazona, ne semblent pas freiner les ambitions de l'autocrate. Pour lui, l'annexion complète du Donbass constitue une priorité. Igor Delanoë, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), souligne que « la question du Donbass est hautement symbolique, et Poutine aurait des difficultés à annoncer une victoire sans avoir récupéré ce territoire ». Ces préoccupations semblent ancrées dans la volonté d'afficher une image de force, tant sur le plan militaire que diplomatique.
En parallèle, la position de l'Ukraine reste ferme. Les autorités ukrainiennes rejettent catégoriquement les exigences de retrait de leurs troupes du Donbass, renforçant une dynamique de résistance face aux pressions russes. L'absence de compromis lors des discussions entre Moscou et Washington ne semble ainsi pas uniquement être une entrave, mais également une stratégie délibérée de part et d'autre, permettant à Poutine de jouer sur plusieurs tableaux tout en maintenant une image de détermination.







