En 2023, la cocaïne a devancé le cannabis en termes de chiffre d'affaires sur le marché des drogues illicites en France, générant près de 3,1 milliards d'euros selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Cette tendance inquiétante, relayée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), met en lumière une évolution alarmante de la consommation.
Entre 2013 et 2023, le chiffre d'affaires de la cocaïne a quadruplé, passant de 902 millions à 3,1 milliards d'euros, tandis que le cannabis, malgré sa popularité, a atteint 2,7 milliards. Selon Nicolas Prisse, président de la Mildeca, cette explosion est principalement due à une production mondiale en hausse, des prix en chute libre et une pureté sans précédent, rendant la cocaïne plus accessible à un large public.
"C'est une offre massive qui inonde le territoire français, soutenue par des groupes criminels qui exploitent tous les recoins du pays, et par la technologie facilitant les transactions", indique Prisse. La présence croissante de la cocaïne touche non seulement les milieux urbains, mais même les zones rurales, où la substance semble gagner du terrain.
Un tsunami blanc, même au travail
L'Office anti-stupéfiants évoque un véritable "tsunami blanc". Ce phénomène n’est plus limité aux soirées festives mais s’infiltre également sur les lieux de travail. Un témoignage d'un employé d'une usine automobile illustre bien cette réalité : "Je commençais ma journée avec un rail pour tenir le rythme au travail. Dès que je pouvais, j’en reprenais une fois la journée terminée." Cette situation soulève des inquiétudes croissantes au sein de la société française, comme l’a signalé une enquête de Le Monde.
Les conséquences sur la santé publique et la productivité sont préoccupantes. Les experts craignent une normalisation de la consommation de cocaïne, notamment parmi les jeunes actifs. Les autorités doivent travailler davantage sur la sensibilisation et la prévention, comme le souligne France Info. Face à cet enjeu, la mobilisation des acteurs concernés est plus que jamais nécessaire.







