Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé, à l'issue d'une rencontre cruciale avec des alliés européens à Londres, qu'il n'avait « aucun droit » de céder des territoires à la Russie. Cette déclaration survient alors que des pressions, tant de Moscou que de Washington, s'intensifient pour qu'il envisage des compromis territoriaux.
Lors d'une réunion de près de deux heures, les dirigeants de France, d'Allemagne et du Royaume-Uni ont affiché leur soutien indéfectible à l'Ukraine. Zelensky a insisté sur le fait que ni la Constitution ukrainienne ni le droit international ne lui permettraient de renoncer à des territoires revendiqués par la Russie. « Nous n’avons aucun droit légal de le faire, et nous n’avons pas non plus de droit moral » a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en ligne, selon des informations rapportées par Le Parisien.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé des réserves sur certaines propositions américaines mais n’a pas précisé les détails. Pendant ce temps, un responsable ayant connaissance des négociations a évoqué que la question territoriale demeurait un point de friction majeur.
Dans cette lutte pour la souveraineté, la Russie, qui contrôle plus de 80 % du Donbass, exige l'intégralité de cette région, une demande que Kyiv a répétitivement rejetée. Zelensky doit prochainement rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni pour discuter de cette situation complexe.
D’autres préoccupations, notamment celle des « réparations » des dommages de guerre, ont également été soulevées par le président ukrainien. Un responsable britannique a exprimé l'espoir de voir des avancées sur l'utilisation des avoirs russes gelés afin de financer des efforts de reconstruction en Ukraine. L'Union européenne, de son côté, se dit déterminée à maintenir son soutien à l'Ukraine, comme l'a confirmé Ursula von der Leyen, cheffe de la Commission européenne.
Depuis l'introduction d'un plan américain il y a quelques semaines, jugé favorable à la Russie, les alliés européens de Kyiv cherchent à faire entendre leur voix. La coopération à la réunion de Londres visait à adapter ce plan tout en tenant compte de la perspective ukrainienne, a souligné la présidence française.
Alors que les tensions persistent, le dirigeant britannique Keir Starmer a réitéré qu'il n'exercerait pas de pression sur Zelensky pour accepter les propositions américaines, soulignant que l'objectif principal était d'aboutir à une cessation des hostilités juste et durable. De plus, les émissaires américains, après une rencontre à Genève fin novembre, avaient été reçus par le président russe Vladimir Poutine, suscitant des interrogations sur la véritable avancée des négociations.
Enfin, lors d'un gala à Washington, l'ancien président américain Donald Trump a critiqué Zelensky pour ne pas avoir consulté le plan proposé, ajoutant à la complexité des relations bilatérales. Dans cette conjoncture, les expert(e)s soulignent l'importance cruciale d'une position unie de l'Occident pour soutenir l'indépendance ukrainienne face à l'agression russe.







