Tegucigalpa (AFP) – La présidente de gauche du Honduras, Xiomara Castro, a exprimé son indignation face à ce qu'elle qualifie de "falsification" des résultats des dernières élections présidentielles, tout en pointant du doigt l'ingérence de son homologue américain, Donald Trump. Ce dernier aurait apporté son soutien au candidat Nasry Asfura, qui devance légèrement Salvador Nasralla, un ancien présentateur de télévision.
Le dépouillement des bulletins, qui était à l'arrêt depuis plusieurs jours, a enfin repris et s'est achevé depuis mardi. M. Nasralla, candidat du Parti libéral (PL), a dénoncé un "vol" lors du scrutin, soulignant que les retards dans le dépouillement étaient dus à des défaillances techniques. Selon lui, son parti jouissait d'une avance de 20% qui aurait disparu lors de la nouvelle interruption du décompte.
M. Asfura, homme d'affaires et membre du Parti national (PN), a été annoncé avec 40,53% des voix, contre 39,16% pour M. Nasralla, d'après le Conseil national électoral (CNE). Lors d'un meeting à Olancho, Mme Castro a affirmé : "Le peuple a voté avec courage, mais nous avons assisté à un processus entaché par la manipulation et la manipulation du TREP (système de résultats préliminaires)."
Les propos de la présidente font écho à ce qui a déjà été rapporté par des médias locaux, comme El Heraldo, sur les soupçons de fraude. Des enregistrements audio mettant en cause des membres du CNE, liés à M. Asfura, ont également émergé, posant des questions sur l'intégrité du processus électoral. Une plainte a été déposée à ce sujet.
Castro a également critiqué l'ingérence open de Trump, alléguant qu'il a exercé des pressions sur les électeurs pour qu'ils ne choisissent pas Rixi Moncada, une candidate du parti au pouvoir, qui a terminé loin derrière. "C'est du vol", a réaffirmé M. Nasralla sur les réseaux sociaux, en accusant une manipulation flagrante du système de dépouillement.
La présidente du CNE, Ana Paola Hall, a précisé que "des mesures techniques" ainsi qu'un audit externe seraient mis en place pour assurer la crédibilité des résultats. Nasralla demande un recompte total des bulletins, les affirmations d'irrégularités étant de plus en plus affirmées, comme l'a relaté La Prensa.
Alors que le décompte des voix se poursuit, le CNE a reconnu des incohérences dans 2.749 procès-verbaux, représentant 14,5% des votes valides. Ce scrutin est déclaré par certains observateurs, comme l'Organisation des États américains, comme étant entaché de manipulation. L'administration Trump, de son côté, a défendu l'intégrité du scrutin, insistant sur le fait qu'il n'y avait "aucune preuve crédible" justifiant une annulation.
Alors que la situation politique au Honduras reste tendue, le Parti Libre de Mme Castro continue d'exiger une "annulation totale" des élections, et de nombreux citoyens s'organisent pour des mobilisations et des grèves, instaurant un climat d'incertitude de plus en plus préoccupant.







