Une enquête menée par Elabe pour BFMTV met en lumière un sentiment de malaise face à l'utilisation de l'argent public en France. En effet, 87% des concitoyens jugent que l'argent public est logé dans des dépenses inefficaces, et près de la moitié d'entre eux considèrent qu'il est "très mal utilisé". Cette opinion est partagée à travers toutes les catégories socio-professionnelles, mais elle est particulièrement marquée chez les électeurs du Rassemblement National et les foyers en difficulté financière.
Le rapport des Français à la fiscalité semble se dégrader, avec 59% des sondés se déclarant contribuer plus au système qu'ils n'en bénéficient, tandis que seulement 7% affirment le contraire. Cette perception, qui se consolide avec le temps, pourrait jouer un rôle déterminant dans le paysage politique français à venir.
Un aspect inquiétant est la faible transparence perçue concernant les dépenses publiques. Selon le sondage, 87% des Français estiment que l'État ne communique pas assez sur l'affectation des fonds publics. Plus de la moitié des personnes interrogées disent que cette transparence est "pas du tout" satisfaisante. Cela se traduit également par une insatisfaction croissante à l'égard des services publics : 62% des Français expriment leur mécontentement quant à leur qualité, et 66% constatent une réduction de celle-ci ces dernières années.
Les domaines les plus critiqués comprennent la justice (68% d'insatisfaction), le service public des hôpitaux (57%) et l'entretien des routes (58%). À l'inverse, les forces de l'ordre ont reçu une majorité d'avis favorables, avec 53% des enquêtés satisfaits, une exception notable dans ce climat de mécontentement général.
La santé et la sécurité en tête des priorités
Interrogés sur les domaines nécessitant une augmentation des financements, la santé (78%) et la sécurité (66%) émergent comme les principales préoccupations, suivies par l'éducation (63%) et la justice (57%). Dans ce même contexte, 44% des Français estiment qu'il est nécessaire de réduire les dépenses consacrées à l'audiovisuel public, illustrant une demande claire pour des réformes significatives.
Réduire le train de vie de l'État
Les citoyens plébiscitent également une réduction des coûts liés au fonctionnement de l'État. Ainsi, 77% souhaiteraient réduire les dépenses des cabinets de conseil, tandis que 75% plaident pour une diminution des coûts généraux de l'État et 70% pour les dépenses de communication publique. En revanche, 75% des Français ne souhaitent pas toucher au fonctionnement des services publics quotidiens ni aux projets d'infrastructures.
Les Français sont également en faveur de mesures visant à améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'argent public. Parmi leurs propositions figurent la révision des avantages accordés aux anciens élus (50%), la lutte contre les gaspillages administratifs (46%) et un renforcement des contrôles pour éviter les dépenses excessives (46%).
Cette insatisfaction croissante pose les bases d'un choc fiscal à venir, selon certains analystes. Ils estiment que le gouvernement devra réagir rapidement pour restaurer la confiance dans le système fiscal. Les experts conviennent que la question de la perception de l'impôt pourrait devenir un thème central lors des prochaines élections, à mesure que les Français réclament une plus grande responsabilité et transparence dans la gestion de leurs contributions.







