Emmanuel Macron se rend à Marseille ce mardi, une visite centrée sur la lutte contre le narcotrafic et la régulation des réseaux sociaux. Cette présence marque un moment déterminant pour la deuxième ville de France, qui lutte depuis des années contre les violences liées au trafic de drogue.
Le président débutera sa journée par une rencontre avec les lecteurs du quotidien La Provence, se concentrant sur les enjeux de la démocratie face aux réseaux sociaux, dont il souhaite restreindre l'accès aux plus jeunes. Cette rencontre représente la cinquième de ce type depuis un mois, après Toulouse, Arras, Mirecourt et Saint-Malo.
Suite à cet échange, Macron inaugurera un commissariat et reportera sur l’extension de la prison des Baumettes. Marseille connaît une montée en flèche des actes criminels liés au narcotrafic, et les autorités ont promis une répression sévère face à cette menace.
L'exécutif a déclaré une guerre sans merci aux narcotrafiquants, comparant cette lutte à celle menée contre le terrorisme. Cette détermination a été ravivée par l’assassinat de Mehdi Kessaci, un jeune militant anti-drogue, dont la mort a choqué la ville et suscité une prise de conscience nationale.
Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a précisé : « C'est une guerre que nous menons, et l'État gagnera cette bataille. » Cependant, Amine Kessaci, frère de la victime, met en garde contre l'idée que cet événement pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le narcotrafic. Il rappelle que l'abandon des quartiers par la police dans le passé a été un facteur déterminant de la détérioration de la situation sécuritaire.
La violence liée au trafic de drogue a causé la mort de 17 personnes dans les Bouches-du-Rhône depuis janvier, un chiffre préoccupant mais en diminution par rapport aux années précédentes. Les experts soulignent également que l'influence de la DZ Mafia à Marseille pourrait jouer un rôle stabilisant en réduisant les conflits entre gangs.
Emmanuel Macron profitera également de sa visite pour évoquer le plan « Marseille en grand », une initiative lancée en 2021 pour revitaliser la ville avec un budget de cinq milliards d'euros. La Cour des comptes a récemment critiqué la mise en œuvre de ce projet, mais le président s'est défendu, affirmant que des progrès notables étaient réalisés.
Les deux-tiers des fonds sont désormais engagés, avec des projets en cours pour la construction de nouvelles écoles et le déploiement de policiers supplémentaires. Le maire de Marseille, Benoît Payan, attend des annonces significatives durant cette visite, soulignant la nécessité de solutions concrètes pour la ville.
En plus de la police, Macron visitera le chantier d'extension de la gare Saint-Charles, un projet ambitieux de 3,6 milliards d'euros visant à transformer l'infrastructure de la ville. Ces interventions marquent un tournant potentiel dans la relation entre l’État et Marseille, en offrant l'espoir d'une amélioration concrète et durable.
