Dans un climat politique tendu, Rachida Dati, maire Les Républicains (LR) du 7e arrondissement de Paris, se trouve sous le feu des critiques. Accusée d’avoir interféré dans l’attribution d’un logement social au bénéfice de sa sœur, Dati a choisi de dénoncer ces allégations comme étant des mensonges motivés par l'opportunisme politique. Les tensions ont été exacerbées par des déclarations de plusieurs figures de la gauche parisienne, dont Emmanuel Grégoire, candidat socialiste à la mairie de Paris, et Ian Brossat, du Parti communiste.
Le Canard Enchaîné rapportait en octobre que Rachida Dati aurait sollicité Jeanne d’Hauteserre, maire LR du 8e arrondissement, pour aider l’un de ses proches à obtenir un logement social. Dans sa réponse, Dati a maintenu qu’elle n’avait jamais intervenu personnellement et que le logement en question avait été attribué selon les critères de son employeur, Veolia. Cela a été corroboré par Philippe Goujon, maire LR du 15e arrondissement, qui a précisé que cette demande avait été faite de manière réglementaire.
Bien que Dati admette que sa sœur bénéficie d’un logement social, elle conteste vigoureusement les interventions supposées en sa faveur. "Jamais je n'ai demandé de faveur," a-t-elle insisté lors d’une récente prise de parole sur X (anciennement Twitter). En réponse à ses détracteurs, elle a exprimé son dégoût face à ce qu’elle considère comme une exploitation de sa vie privée à des fins politiques.
La controverse a pris une tournure législative le 19 novembre, lorsque le conseil de Paris a adopté un vœu interdisant aux élus d'intervenir dans les demandes de logement social pour leurs proches. Rachida Dati a tenté de bloquer cette initiative, la qualifiant de "pure circonstance", mais a échoué devant le tribunal administratif. Cela met en lumière le débat plus large sur l'accessibilité au logement social à Paris, particulièrement dans un arrondissement où le taux de logements sociaux est inférieur à 3%, le rendant le moins doté de la capitale, selon l'Atelier parisien d'urbanisme.
Jacques Baudrier, adjoint PCF en charge du logement, a souligné l'hypocrisie des élus de droite qui, selon lui, s'opposent généralement aux projets de construction de logements sociaux tout en cherchant à favoriser leurs proches. "C'est légal, mais c'est paradoxal," a-t-il déclaré lors d'une interview au Monde.
En réaction, Emmanuel Grégoire a évoqué sur X l'ironie de la situation : "La droite de Dati n’aime pas le logement social, sauf lorsqu'il s’agit de loger sa propre famille." À cette déclaration, Dati a rétorqué qu'elle ne remettrait jamais en question le droit d'un individu à un logement social, tout en critiquant l’hypocrisie de certains élus. Dans un contexte où la problématique du logement à Paris devient de plus en plus pressante, cette affaire soulève des questions sur la transparence et l'égalité d'accès aux ressources.







