Avec 40 000 ostéopathes en activité, la France affiche une passion pour ces praticiens, en particulier en Nouvelle-Aquitaine, où plus de 4 000 d'entre eux exercent. En Gironde, le paysage ostéopathique est particulièrement dense, offrant des solutions aux nombreuses personnes souffrant de lombalgies, un problème qui touche 80 % de la population selon la Sécurité sociale. Toutefois, une tempête se profile à l'horizon : la menace d'un déremboursement des consultations par les mutuelles suscite l'inquiétude au sein de cette profession largement appréciée par le public.
Une enquête récente réalisée par Odoxa en 2024 fait état de la confiance élevée que les Français placent en l'ostéopathie, avec 86% d'opinions positives. Toutefois, alors que la profession est plébiscitée, elle fait face à des difficultés considérables. Par exemple, le CHU de Bordeaux a récemment décidé de mettre fin à une convention avec des ostéopathes intervenant en néonatalogie et pédiatrie, une première alerte sur un tournant possible pour le secteur.
Dans le même ordre d'idées, les services de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) en Gironde viennent également d'annoncer la fin de leur collaboration avec une association d'ostéopathes, interrompant ainsi des soins bénéfiques pour de nombreuses mères et bébés en situation de vulnérabilité. Jean Ducourneau, ostéopathe à Bordeaux, témoigne : 'C'est un coup dur. Nous aidions des femmes enceintes souffrant de douleurs dorsales et des bébés présentant des plagiocéphalies à bénéficier de soins qu'ils n'auraient pas pu obtenir autrement.'
La directrice de la PMI, France Ahano Ducourneau, souligne que bien que ce programme ait été pionnier, la décision a été motivée par des préoccupations de fonctionnement et d'équité d'accès. Selon elle, un nombre insuffisant de familles en ont bénéficié, et les orientations cliniques n'ont pas toujours été respectées. Dans un environnement de financements publics en crise, les 'pratiques non médicamenteuses', comme l’ostéopathie, subissent des pressions pour justifier leur place dans le système de santé.
François Lejeune, président du Registre des ostéopathes de France, explique que 'les décisions concernant l'ostéopathie relèvent souvent de considérations politiques, dissimulant un manque de preuves scientifiques.' Pour lui, l’important maintenant est de rechercher des solutions collaboratives plutôt que de se retrancher derrière des clivages. 'Face à la réalité actuelle, il est primordial de créer des ponts plutôt que des digues.' Selon des sources médiatiques locales comme Sud-Ouest, le futur des ostéopathes pourrait dépendre de la manière dont le système de santé évoluera pour intégrer des pratiques déjà validées par la communauté.







