Dans une interview accordée au Le Figaro publiée ce mercredi 4 décembre 2025, Gérard Larcher, président du Sénat, a exhorté le Premier ministre, Sébastien Lecornu, à reconsidérer sa promesse de ne pas recourir au 49.3 pour garantir un budget à la France.
À seulement huit jours d’un compromis sur le budget de la Sécurité sociale, ce texte, modifié par le Sénat, est actuellement discuté en seconde lecture à l’Assemblée nationale depuis le 2 décembre. Les partis d’opposition, mécontents de la réforme proposée, appellent à des avancées tout en évoquant la menace d'un vote contraint, une option que Sébastien Lecornu a jusqu’à présent écartée.
Dans son entretien, Larcher a affirmé que le Premier ministre n’avait pas sollicité l’avis du Sénat concernant l’abandon du 49.3 ni la réforme des retraites. Il a exprimé qu'il n'est pas trop tard pour donner un budget à la France, à condition que Lecornu s'ouvre à cette possibilité. “Une arme constitutionnelle n’est pas un affront à la démocratie parlementaire”, a-t-il déclaré, soulignant que celle-ci a déjà été exercée.
“Ce ne sont pas les socialistes qui rédigent seuls le budget de la France”
Si le budget ne reçoit pas de vote à l’Assemblée, deux issues s’offriront au gouvernement : l’usage d’ordonnances, également refusées par Lecornu, ou la création d’une loi spéciale, une méthode déjà utilisée par François Bayrou pour éviter un “shutdown” à l’américaine. Cependant, cette solution ne serait que temporaire, une nouvelle discussion budgétaire devant avoir lieu début 2026, en février.
Larcher, qui préfère clairement le recours au 49.3 face aux ordonnances ou à la loi spéciale, a insisté sur le point que le budget national ne devrait pas dépendre d'un seul parti politique. Cette prise de position fait écho aux engagements de Lecornu, qui a promis de ne pas avoir recours à cette loi constitutionnelle lors de sa récente nomination à Matignon. Maud Brégeon, porte-parole du gouvernement, avait affirmé le 3 décembre sur BFMTV: "Utiliser le 49.3 serait reconnaître l'échec des discussions parlementaires”.
Les politiques français se retrouvent donc à un carrefour décisif, alors que les échéances se rapprochent et que le dialogue reste fragile. Pour que la France puisse avancer, un appui bipartisan sera nécessaire. Les experts mettent en garde contre les conséquences d'une absence de budget, rappelant l'importance d'une gestion financière stable pour le bien-être collectif.







