Un événement marquant a eu lieu à Montcuq-en-Quercy-Blanc lors de la réunion publique de TotalEnergies dédiée à un projet agrivoltaïque. Prévue pour le 3 décembre à 16h30, cette permanence a été annulée à la suite d'un incident survenu le matin, incitant la société à prévenir un risque de trouble à l'ordre public.
Jean-François Yvelin, responsable de projets pour la région Occitanie, a expliqué les raisons de cette annulation, provoquant la surprise et la désillusion de nombreux habitants et membres d'associations présents, qui espéraient obtenir des informations concrètes sur le projet.
Avant l'annulation, une réunion en comité restreint avait eu lieu avec des représentants de TotalEnergies et des collectifs locaux, tels que Environnement Juste et France Nature Environnement Occitanie-Pyrénées. Les discussions, bien que calmes, ont laissé transparaître de profondes divergences : les opposants dénoncent l'impact de l'installation d'un parc photovoltaïque sur des terres agricoles encore productives.
En parallèle, environ trente manifestants, en grande partie issus d'un collectif d'habitants de Montcuq-Bouloc-Lauzerte, ont fait irruption dans la mairie, réclamant la suspension de ce projet industriel. Le maire, Alain Lalabarde, a témoigné de la virulence du climat, bien qu'aucun acte de violence n'ait été rapporté. "Nous avons dû faire appel aux gendarmes pour gérer la situation", a-t-il déclaré.
Les tensions se sont cependant apaisées après l'intervention des forces de l'ordre, permettant aux participants de se rassembler devant la salle des fêtes pour une discussion spontanée, qui s'est tenue dans un esprit constructif.
Zoom sur le projet agrivoltaïque
Le projet de TotalEnergies est ambitieux : il vise à instaurer un parc agrivoltaïque de 13 MW sur 26 hectares, intégrant 21 000 panneaux solaires sur des supports d'une hauteur variant entre 2 et 3 mètres. Ce parc a pour objectif de soutenir l'installation d'une jeune agricultrice tout en fournissant une électricité estimée à 15,6 GWh annuellement, équivalente aux besoins de 8 500 foyers.
Malgré les promesses d'une production d'électricité verte, les préoccupations demeurent. Les voix critiques, incluant celles d'experts en environnement, s'inquiètent des effets à long terme sur les terres agricoles et la biodiversité. "Le développement durable doit se faire sans compromettre notre base alimentaire", souligne un agronome local.
Alors que TotalEnergies envisage de déposer un permis de construire au premier trimestre 2026, les dialogues entre les parties prenantes semblent essentiels pour harmoniser développement économique et préservation de l'environnement.
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