La compagnie aérienne française Corsair peut enfin respirer. Après plusieurs mois d'attente, la Commission européenne a approuvé un plan de restructuration vital pour l'entreprise le 23 décembre. Ce plan inclut une aide substantielle de 167,8 millions d'euros de l'État français, destinée à assurer la continuité de ses opérations, notamment vers les territoires d'Outre-mer et certaines destinations africaines.
Selon les autorités de Bruxelles, cette aide est compatible avec les règles de la concurrence au sein de l'Union européenne. La décision a été accueillie avec soulagement par Corsair, qui traverse une période tumultueuse accentuée par des événements récents, tels que la guerre en Ukraine et la montée des prix du carburant. "Nous prenons acte de cette décision qui met fin à plus de deux années de procédures", a déclaré la compagnie dans un communiqué.
Le plan de restructuration prévoit l'annulation de 80 millions d'euros de prêts antérieurs, ainsi qu'un financement supplémentaire de près de 88 millions d'euros. Cela permettrait à Corsair de redresser sa situation et de devenir viable à long terme. Toutefois, l'Union européenne impose des conditions strictes pour éviter toute distorsion sur le marché, notamment une réduction des rotations de vol et la libération de créneaux horaires.
En septembre 2024, Corsair a dévoilé une nouvelle configuration actionnariale, marquée par l'entrée d'Abbas Jaber, président d'une entreprise agro-industrielle, qui détient désormais 40 % du capital. D'autres investisseurs, principalement d'origine ultramarine, et une société d'économie mixte de Guadeloupe, détiennent respectivement 52 % et 8 %.
Le redémarrage de la compagnie est d'autant plus urgent que, selon des experts du secteur, la concurrence dans le domaine des compagnies à bas coûts se renforce rapidement. Parmi les nouvelles initiatives, Corsair a annoncé vouloir se repositionner sur le segment premium. L'objectif est de proposer des services de qualité supérieur, tels que l'enregistrement des bagages hors aéroport et un menu gastronomique diversifié, allant du homard au caviar, validé par Antoine Pétrus, meilleur sommelier de France.
En somme, l’aéronautique française se trouve à un tournant, et Corsair doit se réinventer pour rester compétitive dans un marché de plus en plus exigeant. L’avenir de la compagnie dépendra non seulement de l’efficacité de cette aide, mais également de sa capacité à s’adapter aux nouvelles attentes des passagers et à l'évolution du marché.







