Après des œuvres épiques comme Gladiator et La Chute du faucon noir, Ridley Scott s'illustre dans la comédie avec Les Associés, mettant en vedette Nicolas Cage dans le rôle de Roy, un arnaqueur aux obsessions maladives. Scott, lassé des productions titanesques, a choisi de se concentrer sur un projet plus humain après que son ambitieux film Tripoli ait été mis de côté en raison de préoccupations financières de la 20th Century Fox.
Inspiré du roman d'Eric Garcia, Les Associés s'ancre dans l'esprit de classiques comme L'Arnaque, offrant un mélange parfait d'humour et d'émotion. Le récit suit Roy et son jeune partenaire, Frank (interprété par Sam Rockwell), dont les combines sont perturbées par l'arrivée inattendue de sa fille, Angela (Alison Lohman), que Roy ignorait avoir.
Cette rencontre bouleverse son existence minutieusement rangée, illustrant les défis de la paternité à travers le prisme de l'humour et de la vulnérabilité. Roy, agoraphobe et maniaque de la propreté, trouve en Angela une source inattendue de joie, mais aussi de chaos, remettant en question ses certitudes. Cette dynamique père-fille crée des moments touchants qui équilibrent le ton comique du film.
Nicolas Cage livre une performance époustouflante, usant de tics inspirés d'une étude sur les troubles obsessionnels compulsifs, un aspect souligné par Ridley Scott lui-même, qui loue l’intelligence et l’intensité de Cage. Ce dernier, réciproquement, valorise la précision et la technique de son réalisateur, rendant leur collaboration particulièrement dynamique.
Le film, doté d'un budget modeste de 62 millions de dollars, a réussi à capter l’attention lors de festivals tels que la Mostra de Venise. Pourtant, malgré une critique généralement positive, les recettes globales n'ont atteint que 65,5 millions de dollars, un résultat en deçà des attentes. Cette comédie sait pourtant offrir une satire mordante de l'Amérique matérialiste, exposant les vices d’un monde obsédé par le profit.
Enfin, à l'heure où Ridley Scott est reconnu avec un titre honorifique par la Reine Elizabeth II, Les Associés demeure un témoignage fascinant de sa capacité à s’adapter à des genres variés, prouvant que même un réalisateur de renom peut tirer un immense plaisir d'un récit plus intimiste et ludique. Ce petit bijou mérite sans conteste d'être redécouvert par les amateurs de cinéma.







