Le tribunal correctionnel de Paris a récemment condamné six internautes à des peines de prison avec sursis pour avoir participé à une campagne de cyberharcèlement à l'encontre de la metteuse en scène Rébecca Chaillon. Cette décision, rendue mardi, a révélé l'ampleur des messages haineux qu'elle a subis après la présentation de son art provocateur au festival d'Avignon en 2023.
À 40 ans, l'artiste a été la cible d'une avalanche de commentaires agressifs sur les réseaux sociaux suite à la représentation de son spectacle intitulé « Carte noire nommée désir », une œuvre qui pousse à la réflexion sur la place des femmes noires dans la société française. Malgré le fait que la plupart des accusés n'avaient pas assisté à la représentation, une image provocante extraite de la pièce avait suffi à déclencher une vague de haine.
Le tribunal a jugé que les actions des prévenus constituaient un harcèlement moral en ligne, aggravé par des motivations racistes pour quatre d'entre eux. Les condamnés, qui varient en âge de 45 à 70 ans, ont également dû faire face à une suspension de leurs comptes Facebook pendant six mois, ainsi qu'à une obligation de suivre un stage sur la citoyenneté.
Dans ce contexte, Rébecca Chaillon a exprimé son soulagement et sa satisfaction à l'issue du procès, soulignant le soutien obtenu à la fois du public et des institutions théâtrales. « J'ai ressenti toute la violence que nous avions endurée, mais le fait que l'institution prenne des mesures nous a redonné de la force », a-t-elle déclaré, mettant en avant l'importance de ces décisions judiciaires pour la lutte contre le racisme.
Ces événements rappellent la nécessité d'une vigilance constante contre le racisme en ligne. Des experts s'accordent à dire que des régulations plus strictes et une éducation à la citoyenneté sont essentielles pour lutter contre les comportements haineux sur Internet. Ce procès constitue une avancée significative dans la reconnaissance et le traitement des violences racistes qui, hélas, persistent dans notre société.







