Lors d'une audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le 17 décembre, Sibyle Veil, présidente de Radio France, a renforcé son plaidoyer pour le « pluralisme » des antennes du groupe public. Elle a également annoncé la mise en place d’un outil numérique innovant qui permettra au grand public d’évaluer ce pluralisme.
En s’adressant aux députés, Vaill a souligné une « distorsion » entre la réalité des contenus produits par Radio France et l'image souvent négative qui est faîte de l'audiovisuel public. « Ce que nous proposons chaque jour est bien plus riche que ce qui est souvent rapporté », a-t-elle déclaré, en référence aux débats qui entourent la neutralité et le financement de l’audiovisuel public.
Concernant le coût du service aux contribuables, Veil a répondu aux critiques en affirmant que « Radio France coûte 80 centimes par mois et par Français », un montant qu'elle considère modeste pour un service d'une telle envergure. Elle a admis que des « erreurs » peuvent se glisser dans près d’un demi-million d’heures d’antenne par an, mais a insisté sur le fait qu’« une séquence de quelques minutes ne pourra jamais être représentative de la pluralité de nos offres ».
Dans le cadre de son engagement pour la transparence, Radio France mettra sur pied un « baromètre du pluralisme », un outil d'intelligence artificielle conçu pour analyser la diversité des thèmes abordés sur ses principales chaînes, à savoir France Inter, franceinfo, et France Culture. Les résultats préliminaires seront accessibles dès le lendemain sur le site officiel de Radio France.
Un contexte controversé
Cette commission d'enquête a été initiée par des députés du groupe UDR d'Éric Ciotti, proche du Rassemblement national, qui prônent la privatisation de l'audiovisuel public. Elle a été créée suite à une récente polémique impliquant deux journalistes de Radio France, accusés de connivence avec le Parti socialiste (PS) après qu’une vidéo les mettant en scène dans un restaurant avec des responsables du PS ait été diffusée.
Plus largement, France Télévisions et Radio France sont souvent critiqués par certaines factions politiques, notamment de droite, qui les accusent de partialité envers la gauche. En réponse, des experts dans le domaine des médias soulignent que le pluralisme est essentiel pour maintenir la confiance du public envers les médias publics. Le Monde a récemment évoqué l'importance de ces débats pour l'avenir de l'audiovisuel public en France.
Patrick Cohen et Thomas Legrand, les journalistes au cœur de la controverse, seront entendus ce jeudi après-midi, précédés par d'autres auditions de responsables des grands médias, dont Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, et Stéphane Sitbon-Gomez, directeur adjoint de France Télévisions. Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, s’est défendue lors d'une audition précédente en affirmant que sa gestion était fondée sur des principes de neutralité et de diversité.







