Le 17 décembre, Sébastien Lecornu a révélé que des initiatives ambitieuses seraient introduites en 2026 pour durcir la législation contre le narcotrafic. Cette annonce survient dans un contexte où le gouvernement français intensifie ses efforts pour combattre ce fléau grandissant.
Lors d'un débat à l'Assemblée nationale, le ministre a précisé que ces nouvelles dispositions viseraient à « aligner les régimes de réduction de peine et de libération conditionnelle des narcotrafiquants sur ceux des terroristes ». Le projet de loi, dénommé « Sure », sera présenté par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, et son examen est prévu au premier semestre de l'année 2026.
Les nouvelles mesures incluront notamment l'interdiction des permissions de sortie pour les détenus des quartiers de haute sécurité et limiteront les réductions de peine à un maximum d’un tiers de la peine prononcée. Ces orientations visent à garantir une « sanction utile, rapide et effective », comme le souligne le ministère de la Justice.
Les préoccupations autour de l'augmentation du narcotrafic sont pressantes. En effet, l'année 2023 a enregistré une hausse de 50 % des adultes ayant consommé des drogues illicites, selon la ministre de la Santé, Stéphanie Rist. Elle a annoncé la préparation d'une campagne nationale de prévention pour début 2026, soulignant l'urgence d'adresser ce problème de société.
Le débat sur le narcotrafic a également mis en lumière une nécessité de changement dans les pratiques professionnelles. Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, a exprimé sa volonté d'inscrire dans le Code du travail une « interdiction générale et absolue de travailler sous l’emprise de substances psychotropes », une mesure jugée cruciale pour garantir la sécurité sur les lieux de travail.
Le sujet du narcotrafic est devenu un enjeu national, notamment après l'assassinat récent de Mehdi Kessaci à Marseille, un acte qui a suscité une vive émotion dans la communauté. Emmanuel Macron, lors de sa visite à Marseille, a promis de traquer les réseaux de narcotrafiquants qui opèrent depuis l'étranger et de renforcer les sanctions contre les consommateurs de drogues. Il a également inauguré un nouveau commissariat et annoncé l’agrandissement de la prison des Baumettes.
Agnès Firmin-Le Bodo, députée Horizons, a averti que les réseaux de narcotrafic, de plus en plus organisés et structurés, constituent une menace significative pour la France. Elle a cependant appelé à une approche équilibrée, soulignant l'importance de la prévention et du traitement des causes sociales, plutôt que de se concentrer uniquement sur l'incarcération.
Davy Rimane, député GDR de Guyane, a partagé cette inquiétude, affirmant que sans politiques préventives efficaces, l'incarcération ininterrompue aggraverait la situation en alimentant les réseaux de narcotrafic.
Il est clair que la France est à un tournant crucial dans sa lutte contre le narcotrafic et que les mesures proposées dans le projet de loi « Sure » pourraient représenter une étape significative vers un avenir plus sûr.







