Le ministère de la Justice américain a mis à disposition, le 19 décembre, près de 4 000 fichiers relatifs à l'affaire Epstein, mais la procédure a suscité frustration et mécontentement.
Cette divulgation, censée éclairer les liens du défunt homme d'affaires Jeffrey Epstein avec des personnalités influentes, ne constitue qu'un premier pas. En effet, bien que le Congrès ait exigé la publication intégrale des documents non classifiés, le ministère a annoncé que la mise en ligne se ferait par étapes au fil des semaines, laissant de nombreuses questions sans réponse.
Pourtant, des passages cruciaux restent masqués, notamment une liste de plus de 250 noms et des documents judiciaires de 119 pages, ce qui alimente les doutes quant à l'engagement réel de transparence du gouvernement.
Des élus comme Ro Khanna et Thomas Massie, à l'origine de la loi sur la publication des documents, ont exprimé leur déception quant à cette approche, mettant en lumière le manque de respect des promesses officielles. Ro Khanna a souligné sur les réseaux sociaux l'absence de l'acte d'accusation initialement prévu après l'arrestation d'Epstein, impliquant potentiellement d'autres figures influentes. "C'est une opération de camouflage pour protéger Donald Trump de son passé peu reluisant", a également déclaré Chuck Schumer, chef des sénateurs démocrates, évoquant le manque de transparence du gouvernement.
Dans ces documents publiés, des photos d'Epstein aux côtés de célébrités comme Mick Jagger et Bill Clinton, ainsi que des éléments évoquant des abus sexuels à grande échelle, rappellent l'ampleur du scandale. "Bill Clinton se détend, sans aucun souci. Il ne se doutait de rien", a commenté Steven Cheung, directeur de la communication de la Maison Blanche.
Epstein, accusé d'avoir exploité sexuellement plus d'un millier de femmes, a laissé derrière lui une traînée de scandales, touchant de nombreuses célébrités et figures du pouvoir.
Dans un contexte déjà troublé par la mort d'Epstein, classée comme un suicide, Marina Lacerda, qui se dit victime des abus de l'homme d'affaires, a exprimé sa colère face à la publication partielle des documents : "Publiez simplement les fichiers et arrêtez de caviarder les noms qui n'ont pas besoin de l'être". Les victimes continuent de demander justice, alors que l'affaire laisse de nombreuses zones d'ombre et alimente les théories du complot.
Dans un pays où la transparence est primordiale, la gestion des documents Epstein révèle une lutte entre exigences politiques et la nécessité de faire toute la lumière sur un des plus grands scandales sexuels de l'histoire récente. Todd Blanche, numéro deux du ministère de la Justice, a mis en garde contre d'éventuelles nouvelles inculpations, rendant la situation encore plus déconcertante.







