L'opposante vénézuélienne María Corina Machado a fait une spectaculaire réapparition à Oslo, après une absence de près d'un an, durant laquelle elle a vécu dans la clandestinité. Sa dernière sortie publique remonte au 9 janvier, lors d'une manifestation à Caracas. L'événement a coïncidé avec la remise de son prix Nobel de la paix, qu'elle a manqué, et qui a été accepté par sa fille Ana Corina.
Elle a atterri discrètement dans la nuit au Grand Hotel, lieu habituel des lauréats du Nobel, saluée par des partisans scandant « liberté ! ». À cette occasion, Machado a exprimé son désir ardent de retourner au Venezuela, affirmant : « Je sais exactement ce que cela implique. »
La situation politique reste tendue, le Venezuela étant au cœur d'un conflit entre le régime de Nicolás Maduro et les États-Unis, qui ont intensifié leur présence militaire dans la région. Maduro accuse Washington d'œuvrer à sa chute et d'aspirer au pétrole de son pays, tandis que les Etats-Unis soutiennent l'opposition.
María Corina Machado, expulsée de la scène politique vénézuélienne, continue de recevoir des critiques pour ses liens avec les idées de l'ancien président américain Donald Trump. Cependant, elle reste un symbole de lutte pour la démocratie. Selon Benedicte Bull, spécialiste de l'Amérique latine à l'Université d'Oslo, son retour pourrait se solder par une arrestation, une perspective d'autant plus délicate en raison de sa notoriété. Elle pourrait très rapidement faire l'objet d'une attention médiatique conséquente, car la communauté internationale surveille attentivement les tensions au Venezuela.
Cette stratégie de défi, associée à une volonté de défendre la démocratie, a aussi été mise en avant par sa fille Ana, qui a prononcé un discours poignant à Oslo. « Pour obtenir la démocratie, nous devons être prêts à nous battre pour notre liberté », a-t-elle déclaré, ajoutant que les violations des droits de l'homme au Venezuela sont des crimes contre l'humanité, une opinion partagée par de nombreux observateurs et organisations, y compris les Nations Unies.
Les appels à la démission de Maduro se font entendre, et le comité Nobel a exhorté le président vénézuélien à reconnaître les résultats des élections et à quitter le pouvoir. Cette dynamique pourrait donner un coup d'accélérateur aux espoirs de changement au Venezuela, un pays en proie à de grandes souffrances économiques et à des tensions politiques.







