Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est récemment déclaré "prêt" à organiser une élection présidentielle, sous réserve de garanties de sécurité. Cette annonce intervient alors que des tensions croissantes avec Donald Trump, qui l'accuse d'éluder le processus démocratique, mettent la pression sur son mandat.
Dans une interview avec Politico, Trump a suggéré que Zelensky utilise la guerre pour éviter de se soumettre à un nouveau vote, remettant en question la légitimité de son gouvernement. "Ils parlent de démocratie, mais on en arrive à un point où ce n'est plus une démocratie", a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d'élections.
En réponse, Zelensky, qui a prévu de repousser les élections de 2024 en raison de l'invasion russe, a affirmé être à l'écoute des suggestions pour amender la loi martiale actuellement en place, ce qui complique l'organisation d'un scrutin. Cette loi, mise en vigueur depuis le début des hostilités, interdit l'organisation de tout vote dans un pays en guerre.
Malgré cette situation complexe, Zelensky a lancé un appel aux États-Unis et aux alliés européens pour obtenir le soutien nécessaire à la sécurisation d'éventuelles élections. "Cela pourrait être possible dans 60 à 90 jours si des conditions adéquates sont réunies", a-t-il affirmé, soulignant l'importance d'une planification rigoureuse. Cette déclaration semble aussi destinée à rassurer ses partisans quant à son engagement envers les principes démocratiques.
Cependant, les défis logistiques sont considérables. Plus de quatre millions d'Ukrainiens ont été déplacés à l'intérieur du pays et des millions d'autres vivent à l'étranger, rendant la mise en place de bureaux de vote à l'échelle mondiale essentielle pour garantir leur participation. En outre, la question des 4,5 millions d'Ukrainiens vivant sous occupation russe se pose : exclure ces électeurs pourrait être perçu comme un affaiblissement de l'unité nationale, selon les analyses de spécialistes, notamment Anne Colin Lebedev, chercheuse à l'université Paris-Nanterre.
Dans un contexte de guerre, le scepticisme sur la légitimité d'une élection s'impose. "La Russie pourrait facilement déclarer une élection non légitime", prévient-elle. D'autres experts, comme Ulrich Bounat, soulignent que le choix d'un nouveau leader, même en période électorale, ne changerait probablement pas l'approche de l’Ukraine face à Moscou.
Face à toutes ces incertitudes, la question demeure : les Ukrainiens pourront-ils réellement exercer leur droit de vote dans un délai raisonnable tout en parfaits en toute sécurité? Cette question cruciale reste à trancher alors que le pays continue de naviguer à travers une crise sans précédent.







