Dans son ouvrage à paraître, Le Journal d’un prisonnier, Nicolas Sarkozy affirme avoir conclu un accord avec Marine Le Pen, s'engageant à ne pas soutenir un front républicain contre le Rassemblement national (RN) pour les élections de 2027. Cette déclaration a provoqué un vif débat au sein de la droite française, divisée sur la question d'une alliance potentielle avec le RN.
Au fil des ans, Sarkozy a sérieusement évolué. En 2017 et 2022, il avait exhorté les électeurs à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Aujourd'hui, il préconise une approche plus inclusive pour reconstruire la droite : "Le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème.”
Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur et figure clé des Républicains, s’est exprimé sur cette évolution, plaidant pour une union des droites conçue dans les urnes et non en coulisses. Il considère le RN comme appartenant à "l'arc républicain" alors qu'il en exclut La France Insoumise.
Cela dit, les réserves demeurent : Michel Barnier, ancien Premier ministre, s’oppose fermement à toute alliance avec un parti qu'il estime ne partager aucune des valeurs fondamentales de la droite républicaine. Il a souligné la nécessité de reconnecter avec les électeurs déçus : "Comment aborder des sujets comme l'immigration ou la sécurité ?"
Dominique de Villepin, quant à lui, a qualifié les prises de position de Sarkozy de "erreur politique et morale", affirmant que même si le RN opère dans le champ républicain, les idées qu'il défend compromettent les valeurs démocratiques.
Un sentiment similaire est partagé par Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui a rappelé que le combat contre les extrêmes est primordial : "Je préfère les positions politiques de Nicolas Sarkozy de 2007," a-t-il déclaré, se plaçant fermement contre toute collusion avec le RN.
Parallèlement, des élus à gauche, comme Olivier Faure et Éric Coquerel, ont exprimé leurs inquiétudes face à cette perspective d'alliance. Faure a précisé : "Il n’y a pas d'équivalence entre l'extrême droite et la gauche radicale." De même, Coquerel a averti que, si le RN n'a pas encore accédé au pouvoir, c'est en grande partie grâce à la résistance de la droite républicaine.
Les récentes déclarations de Sarkozy continuent de faire débat et remettent en question les lignes qui délimitent la droite traditionnelle en France. Alors que les élections de 2027 approchent, il sera crucial de voir comment ces tensions influencent la stratégie électorale des Républicains.







