Lors de l'examen du budget 2026, le Sénat a voté, le 11 décembre, une réduction de 200 millions d'euros des crédits alloués à l'Aide médicale d'État (AME), dont le montant initial était de 1,2 milliard d'euros. Cette décision fait écho à une mesure similaire adoptée l'année précédente.
Le décret a été adopté par un vote de 200 voix contre 136, soutenu par les commissions des finances et des affaires sociales. Le gouvernement s'est fermement opposé à cette diminution, défendant l'importance de l'AME qui garantit l'accès aux soins de santé pour les étrangers en situation irrégulière.
Les sénateurs ont également élargi la procédure d'accord préalable pour certains soins non urgents, telle que les prothèses, pour tous les bénéficiaires de l'AME, alors qu'elle n'était auparavant appliquée qu'aux personnes ayant moins de neuf mois de présence en France.
Un alignement avec d'autres pays européens
Vincent Delahaye, rapporteur de la commission des finances, a déclaré que cette réforme permettrait à la France, souvent jugée pour la générosité de son système, de s'aligner sur d'autres pays européens comme l'Allemagne. Les membres de la gauche ainsi que le gouvernement ont exprimé leur désaccord avec ces changements, soulignant leurs implications sur la santé publique.
La ministre de la santé, Stéphanie Rist, a rappelé que le montant proposé par le gouvernement est inchangé depuis 2024, soulignant que "l'AME est un dispositif de santé publique essentiel" pour ceux qui en ont besoin. Elle a également évoqué le rapport Evin-Stefanini de 2023, qui contenait des suggestions pour renforcer la confiance dans l'AME et prévenir les abus.
"Nous sommes attentifs aux propositions d'amélioration pour lutter contre les détournements", a-t-elle affirmé. Ces réductions de crédits ont suscité des inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l'homme, qui avertissent que cela pourrait nuire à l'accès aux soins des plus vulnérables, un point soulevé par divers organismes tels que Liberté. Alors que le débat se poursuit, les conséquences de cette décision seront observées de près par ceux qui œuvrent pour l'accès universel à la santé.







