Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), dirigé par le Premier ministre Pedro Sánchez, traverse une tempête sans précédent. Les récentes arrestations et accusations de corruption ont alimenté un climat de crise au sein du gouvernement, suscitant l’appel à un remaniement profond de la part de son allié, le parti communiste.
À l'origine de cette tourmente se trouve José Luis Ábalos, ancien bras droit de Sánchez et ministre des Transports, qui a été placé en détention provisoire dans le cadre de « l'affaire Koldo », un scandale lié à des contrats de vente de masques chirurgicaux durant la pandémie de Covid-19. Le Tribunal suprême a validé les poursuites qui pourraient lui valoir jusqu'à 24 ans de prison pour des charges incluant trafic d'influence et détournement de fonds publics.
« Les Espagnols méritent mieux que cette image d’un pays où l’honnêteté semble ne plus exister », a déclaré Yolanda Díaz, ministre du Travail et deuxième vice-présidente du gouvernement, lors d'une réunion d'urgence. Cette déclaration survient alors que le PSOE se retrouve également en proie à des allégations de harcèlement sexuel visant plusieurs de ses membres, exacerbant la pression sur le gouvernement pour réagir fermement.
Les accusations de harcèlement, révélées par le quotidien El País, impliquent un responsable du PSOE à Torremolinos et d'autres figures du parti, soulevant des questions sur la culture de l'impunité au sein de l'organisation. Un ancien conseiller de Sánchez, Francisco Salazar, a même été contraint de démissionner suite aux accusations portées contre lui.
Dans ce contexte délétère, le chef du gouvernement a exhorté toutes les victimes d'abus à se manifester et a promis d'apporter un soutien juridique et psychologique aux plaignantes. Bien qu'il ait martelé son engagement contre la corruption, les récentes révélations jettent une ombre sur ses déclarations de probité.
Des experts s'interrogent sur l'avenir du PSOE alors que les appels pour un changement se multiplient. Selon une analyse de Le Monde, la situation actuelle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles dynamiques politiques en Espagne et mettre en péril la stabilité du gouvernement. « Le Premier ministre doit agir rapidement pour restaurer la confiance », souligne un politologue, ajoutant que chaque jour de silence rend la situation encore plus précaire.
Alors que Sánchez reste déterminé à ne pas quitter le navire en plein orage, cette crise pourrait bien redéfinir le paysage politique espagnol tel que nous le connaissons aujourd'hui.







