La Chambre régionale des comptes a récemment analysé le plan de redressement budgétaire du Département de la Gironde, révélant des éléments encourageants mais aussi des préoccupations majeures. Si la sincérité du budget adopté le 1er décembre a été reconnue, plusieurs aspects positifs sont contrebalancés par un optimisme jugé excessif et une documentation absente sur certaines mesures.
Lors de cette évaluation effectuée le 12 décembre, la Chambre a décidé de ne pas recommander une mise sous tutelle au préfet, permettant ainsi au conseil départemental de conserver son pouvoir budgétaire. Toutefois, les magistrats ont exprimé leurs réserves concernant les projections du plan, notamment les économies envisagées, qui pourraient s'avérer difficiles à réaliser.
"Le plan inclut des suppressions de postes dont beaucoup étaient déjà vacants, ce qui remet en question la viabilité des économies annoncées" - un expert financier.
Le plan prévoit des économies de 91 millions d'euros sur une période de trois ans, alors que la Chambre avait recommandé 73 millions. De plus, la projection d'économies pour l'année 2026 est fixée à 54 millions, alors que l'institution avait proposé une cible plus réaliste de 46 millions.
Sur les 230 postes supprimés annoncés pour 2025, la Chambre souligne que plusieurs n'étaient pas pourvus, suggérant que la suppression ne générerait aucune économie tangible. Les discussions autour des dépenses imprévues, s'élevant à 6,7 millions, ainsi que les 1,5 million alloués à la réaménagement de la dette, suscitent également des interrogations sur la rigueur du budget.
Le programme d'investissement, bien que réduit, demeure au-dessus des recommandations d'un plafond de 100 millions par an, engendrant des inquiétudes quant à sa soutenabilité dans un contexte de déficit élevé. Selon la Chambre, ces capacités d'investissement sont très faibles, rendant nécessaire une réévaluation du train de vie de la collectivité.
Des experts soulignent qu'un ajustement drastique des dépenses pourrait être inévitable si le Département souhaite éviter un déséquilibre budgétaire chronique. La nécessité de revues régulières des plans d'investissement et des politiques de dépenses sera essentielle à l'avenir.







