Un rapport alarmant
La Cour des comptes a publié un rapport inquiétant concernant les collèges publics français, révélant qu'en 2023-2024, près de 10% des heures d’enseignement ont été perdues, soit environ 10,3 millions d’heures. Cette perte, bien que légèrement en baisse par rapport aux deux années précédentes, reste préoccupante, surtout lorsqu'on la compare aux 8% signalés en 2018-2019, selon les données de la Direction statistique du ministère de l'Éducation (Depp).
Les raisons derrière ce fléau sont multiples : les absences des enseignants, souvent non remplacées, sont en grande partie à blâmer. Des facteurs tels que des raisons personnelles, les formations obligatoires, les examens et les sorties scolaires ont été cités comme causes majeures. En effet, la fermeture des établissements ne représente qu’une part minime des heures perdues.
Les disparités sont sensibles en fonction des matières et des territoires. Des disciplines comme le français, les mathématiques et l’allemand souffrent d'une pénurie chronique de professeurs, aggravée dans les zones moins attractives et les établissements d'éducation prioritaire. Pour l’année scolaire en cours, ces derniers affichent 11% d'heures non assurées, contre 8% dans les établissements hors éducation prioritaire.
Des solutions inadaptées
Avec le lancement du "Pacte enseignant" à la rentrée 2023, visant à inciter les enseignants à se porter volontaires pour des remplacements, on espérait une amélioration. Cependant, son impact a été inégal à travers le pays. Comme l'a reporté Franceinfo, l'initiative semble peine à séduire, notamment dans l'enseignement public. Alors que le budget pour les remplacements a augmenté, les résultats demeurent insuffisants pour endiguer la perte d'heures d’enseignement dans le secondaire.
Les absences institutionnelles, relatives aux journées de formation, continuent d’augmenter, représentant 36% des absences de courte durée, un chiffre alarmant qui incite la Cour des comptes à préconiser une action rapide. Les experts recommandent d'accroître les initiatives de prévention liées à la santé au travail, en particulier en ce qui concerne les risques psychosociaux.
En conclusion, le rapport appelle à renforcer la bivalence au collège à partir de la rentrée 2026, ainsi qu'à développer des stratégies visant à améliorer l'attractivité des postes dans certaines régions, afin de curer une situation devenue critique. Le ministère de l'Éducation, tout en reconnaissant ces défis, souligne qu'il est essentiel d'attirer et de conserver des enseignants motivés pour garantir un enseignement de qualité.







