La tension reste palpable dans le milieu agricole du sud-ouest de la France, particulièrement en Ariège, Lot-et-Garonne et Lozère. De nombreux agriculteurs continuent de faire entendre leur mécontentement ce vendredi 12 décembre. Cette vague de contestation trouve son origine dans un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie affectant les bovins, qui a conduit à la décision d'abattre un troupeau.
Les gendarmes, déployés pour maintenir l'ordre, ont dû faire face à des manifestations ce jeudi, lorsque plusieurs centaines d'agriculteurs se sont rassemblés pour bloquer l'accès aux services vétérinaires. Malgré la présence des forces de l'ordre, l'accès à une ferme des Bordes-sur-Arize est resté obstrué par des manifestants déterminés, qui s'opposent à l'abattage imminent de 207 vaches. Selon les déclarations de l'AFP, il ne restait qu'une dizaine de manifestants ce matin, mais des tracteurs demeuraient postés autour de la ferme.
Le préfet de l'Ariège a affirmé que les propriétaires du troupeau avaient donné leur consentement pour l'abattage, conformément aux protocoles sanitaires. Cependant, cette affirmation a été contestée par des représentants de la Coordination rurale, qui soutiennent qu'un des frères, co-propriétaire, n'a pas donné son accord. "Un a cédé, l'autre non", a déclaré Pierre-Guillaume Mercadal, dirigeant du mouvement.
Ce climat de tension s'accompagne d'initiatives, notamment à Agen, où des agriculteurs ont déversé des déchets devant des bâtiments publics en signe de protestation. Un convoi d'une soixantaine de tracteurs a été impliqué dans cette action, mettant en lumière le malaise croissant du secteur, avec des revendications exprimées de manière plutôt spectaculaire.
La Coordination rurale a dénoncé le manque de dialogue de la part des autorités, signalant que 10 % des exploitations agricoles sont en danger de dépérir. José Pérez, président de la CR47, a exprimé son inquiétude face à cette situation : "Depuis deux ans, nous manifestons, mais rien ne change. Nos agriculteurs souffrent et beaucoup risquent de fermer leurs portes".
Les actions n'ont pas touché uniquement Ariège, mais se sont également étendues à d'autres départements du sud-ouest, avec des blocages sur l'autoroute A75, principalement en Lozère et dans l'Aveyron, où des agriculteurs continuent d'exercer une pression sur les autorités. Ces événements mettent en lumière l'ampleur de la crise dans le secteur, où l'emprise des politiques de santé animale sur la survie des exploitations agricoles suscite des débats passionnés.
Ces mobilisations illustrent le besoin urgent d’une meilleure compréhension entre les éleveurs et les autorités. La situation mérite une attention particulière, non seulement pour le bien-être des agriculteurs, mais aussi pour la viabilité à long terme de l'agriculture en France.







