Alors que le gouvernement appelle à la constructivité, la droite sénatoriale se retrouve à un tournant décisif concernant le budget de l'État. La pression est forte, et malgré la volonté affichée d'un compromis, leur attitude intransigeante vis-à-vis des socialistes complique les discussions, primordiales avant la conclusion des débats budgétaires pour 2026.
« La balle est dans le camp du Parlement, surtout de la droite sénatoriale », a souligné Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement, en insistant sur l'importance d'un accord. En effet, la droite-centre, qui détient une large majorité au Sénat, est cruciale pour atteindre une solution viable sur le projet de loi de finances.
Le Sénat doit se prononcer lundi sur un projet de budget remanié, après qu'un compromis fut trouvé pour la Sécurité sociale sans son intervention. Le calendrier budgétaire est serré : un accord rapide est essentiel pour adopter le budget avant la fin de l'année.
Il reste encore quelques jours aux parlementaires pour trouver un terrain d'entente, alors que la Commission mixte paritaire (CMP) ne doit se réunir que le 19 décembre. Le président des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, reste cependant inflexible : « Il n'y aura pas d'accord sur un budget qui augmenterait les impôts sans réduction significative de la dette », a-t-il affirmé au Figaro.
La droite sénatoriale a déjà rejeté le budget de la Sécurité sociale, signe de sa rigidité. Cependant, en coulisse, plusieurs sénateurs de droite envisagent un entendement. Jean-François Husson, rapporteur général du budget, se montre optimiste : « J'ai la conviction qu'une voie de passage existe ». Il a d’ailleurs récemment rapproché les points de vue avec Philippe Juvin, son homologue de l'Assemblée, dans l'espoir d'un compromis.
« Trouver un atterrissage est essentiel », a corroboré Juvin. Les discussions semblent prometteuses, à condition que les conditions présentes diminuent le déficit. Le président du Sénat, Gérard Larcher, bien qu'agitateur de compromis, demeure mécontent du rapprochement du gouvernement avec le Parti socialiste, feeling que le Sénat a été « méprisé ».
Un proche de Larcher a précisé : « Nous sommes prêts à faire des efforts, mais pas à sacrifier nos principes. » Christine Lavarde, sénatrice LR, insiste sur le fait que c’est au gouvernement d’interroger le PS sur son rôle dans ce budget. Une CMP qui aboutirait à un accord ne garantirait pas son adoption par l’Assemblée, en particulier sans certaines abstentions de la gauche, qui semblent improbables à l’heure actuelle.
Face à ce mur de résistance, certains réclament le recours au 49.3 pour faire passer un éventuel accord. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a mis en garde : « Le 49.3 n'est pas une baguette magique. Son utilisation sans compromis préalable provoquerait une censure immédiate. » Le Monde anticipe déjà la possibilité d'une adoption d'une loi spéciale pour la continuité des activités de l’État, alors que les discussions se poursuivront début 2026.
À l'approche de la fin de cette session législative, il est clair que la droite sénatoriale se trouve à un carrefour, entre la nécessité d'un compromis et le respect de ses propres engagements. Quelles que soient les décisions prises, le prochain budget de l'État pourrait remettre en question l'avenir politique de la droite en France.







