Ces dernières années, un phénomène inquiétant a émergé sur les réseaux sociaux : la montée d'un discours antiféministe porté par des influenceurs d'extrême droite. Selon une analyse de Tristan Boursier, chercheur en sciences politiques, cette tendance s'inscrit dans une stratégie bien orchestrée visant à séduire les jeunes. Un récent sondage réalisé par OpinionWay pour l'association Sidaction révèle que 66 % des jeunes hommes âgés de 16 à 34 ans sont familiers avec au moins un influenceur masculiniste, et 37 % d'entre eux consultent régulièrement leurs contenus.
Ces chiffres soulèvent des inquiétudes croissantes quant à l'impact de ces discours sur les mentalités. Des associations comme Osez le féminisme et des spécialistes du féminisme alertent sur les conséquences désastreuses que peuvent engendrer ces idéologies sur la jeunesse. L'essor des vidéos prônant un retour aux rôles de genre traditionnels, souvent agrémentées de commentaires dégradants sur les femmes, contribue à façonner une culture où le sexisme est banalisé.
Les experts s'accordent à dire que l'environnement numérique favorise la diffusion rapide de ces idées. Caroline de Haas, militante féministe, souligne que “ces influenceurs utilisent des techniques de communication modernes pour séduire leur audience, rendant leur discours séduisant, voire accessible.” Cette allure séductrice connaît un succès particulier sur les plateformes où la performance et l'image prennent le pas sur le contenu critique.
En conséquence, il devient crucial d'éduquer les jeunes sur les enjeux liés à égalité des sexes et sur les dangers que représente un discours rétrograde. La lutte contre le masculinisme ne peut se faire sans une prise de conscience collective, car l'absence de contre-discours laisse place à un vide qui est rapidement comblé par ces messages toxiques. La responsabilité incombe à chacun pour endiguer cette lame de fond misogyne.







