Le musée du Louvre a été contraint de fermer ses portes ce lundi en raison d'une grève reconductible de ses agents, mettant en lumière des problèmes de gestion déjà préoccupants, exacerbés par le cambriolage du 19 octobre. À 9h00, les visiteurs, impatients, ont trouvé le musée clos, la direction annonçant qu'il resterait fermé toute la journée.
Minsoo Kim, un touriste sud-coréen en lune de miel, a exprimé sa déception : "C'était la raison principale de notre voyage à Paris. Nous avions hâte de voir la Mona Lisa." De son côté, le personnel du musée, le plus fréquenté au monde, s'est réuni en assemblée générale et a voté à l'unanimité pour la grève, dénonçant des conditions de travail et d'accueil jugées inacceptables.
Une banderole déployée devant la pyramide du Louvre proclamait : "Le Louvre en lutte pour des conditions de travail décentes, hausse des salaires, plus d'effectifs pour lutter contre la vétusté du palais et le projet LNR" (Louvre Nouvelle Renaissance), une initiative de rénovation massive présentée par le président Emmanuel Macron. Les syndicats ont été reçus par le ministère de la Culture, où selon des sources proches, des avancées ont été discutées concernant la rémunération. "Toutefois, nous attendons une réponse écrite qui devrait arriver mardi", a déclaré Alexis Fritche, secrétaire général de la CFDT-Culture.
Les inquiétudes demeurent sur la création de nouveaux emplois, avec seulement 28 postes annoncés pour la sécurité, tous issus de redéploiements internes. Le délégué de la CGT, Christian Galani, a souligné la perte de 200 équivalents temps plein en 15 ans malgré une augmentation de la fréquentation de 50 %.
Une nouvelle assemblée générale est fixée pour mercredi à 9h00, le musée étant fermé le mardi. Dans un contexte de mécontentement croissant, Elise Muller, une agente de surveillance, a exprimé la colère du personnel face aux décisions de gestion du Louvre. Valérie Baud de la CFDT a également salué ce mouvement interprofessionnel qui regroupe des professionnels de la conservation, de l'accueil et d'autres chaînes de soutien.
Durant cette crise sociale, le musée est aussi confronté à des ambiguïtés sur les failles qui ont permis le vol des joyaux de la Couronne, toujours manquants. Fragilisée, la présidente du Louvre, Laurence des Cars, devra collaborer avec Philippe Jost, mandaté pour réorganiser le musée, un défi majeur devant les exigences croissantes de sécurité et de gestion du lieu.
La ministre de la Culture a de son côté souligné que des mesures essentielles doivent être prises, allant au-delà de la seule sécurité. Le ministère a précisé que la mission de Jost se déroulera en janvier et février, avec des recommandations attendues à la fin de cette période.
Les sénateurs continueront de rechercher des réponses concernant les manquements à la sécurité du musée, alors que l'ancien président du Louvre, Jean-Luc Martinez, sera auditionné pour expliquer pourquoi des audits alarmants restaient sans suite durant son mandat. Ce mercredi, Laurence des Cars reviendra devant la commission pour faire la lumière sur ces enjeux essentiels.
