Le quinquina évoque d'abord un vin apéritif emblématique, dont les anciennes publicités ornent encore certains murs, comme celles de Dubonnet ou Byrrh. Toutefois, cet arbre des Andes, appartenant à la famille des Rubiacées, est également à l'origine de la quinine, un médicament reconnu pour ses propriétés curatives.
La richesse de l'écorce de quinquina
Botaniquement nommé Cinchona, le quinquina se décline en plusieurs variétés : le quinquina rouge (Cinchona pubescens), le quinquina jaune (Cinchona calisaya) et le quinquina gris (Cinchona officinalis). Cet arbre atteint une hauteur de 5 à 6 mètres et se caractérise par des feuilles coriaces, brillantes et des fleurs rose-pourpre. Toutefois, c'est son écorce qui retient l'attention, riche en alcaloïdes tels que la quinine et la quinidine, ainsi que des composés phénoliques et des saponosides amers.
Les Indiens d'Amérique ont été les premiers à reconnaître les propriétés médicinales de l'écorce, qui attira l'attention des Européens au XVIIe siècle, notamment grâce à la Comtesse de Cinchon. Les jésuites, exploitant cette découverte, purent commercialiser ce précieux remède, d'abord critiqué par les médecins, jusqu'à ce que la quinine soit isolée en 1820. Son nom rend hommage à la Contesse de Cinchon, comme l'a fait Carl von Linné.
Les propriétés médicinales du quinquina
Le quinquina est surtout célèbre pour ses effets fébrifuges, en faisant un allié de choix pour lutter contre la grippe. Il aide à faire diminuer la fièvre et possède des propriétés toniques, particulièrement bénéfiques en période de convalescence. À l'heure actuelle, la quinine est toujours utilisée pour traiter le paludisme, essentiellement dans les régions tropicales où la maladie reste un fléau.
- Propriétés fébrifuges et toniques
- Utilisation actuelle pour traiter le paludisme
Le quinquina est également reconnu pour ses effets analgésiques, bien qu’il puisse entraîner des effets secondaires, notamment cardiaques, limitant son utilisation. En pharmacie, des granules homéopathiques de China rubra, dérivées de quinquina rouge, sont disponibles pour traiter diverses affections comme les hémorragies ou la fièvre.
Le quinquina dans les boissons et les cosmétiques
Le quinquina gris, moins riche en quinine, a longtemps été employé dans la préparation de vins apéritifs et de boissons amères, telles que les sodas « tonic » qui s'appuient sur son goût amer. Les vins apéritifs à base de quinquina ont connu leur apogée jusqu'aux années 1950, vantant leurs propriétés bénéfiques et leur facilité de préparation.
Par ailleurs, les qualités fortifiantes du quinquina en font un ingrédient prisé dans certaines formules de shampooings et de lotions capillaires, bien que les preuves de son efficacité dans ce domaine manquent cruellement. Il convient de rappeler que l'utilisation de ces plantes médicinales devrait être guidée par l'avis d'un professionnel de santé afin d'éviter tout risque d'interaction médicamenteuse.







