Bangkok (AFP) – Les relations entre la Thaïlande et le Cambodge continuent de se détériorer alors que la Thaïlande a rejeté la requête de son voisin d'organiser des négociations en terrain neutre pour résoudre un conflit frontalier meurtrier. Plus de 40 vies ont été perdues et des centaines de milliers de personnes se sont retrouvées déplacées en l'espace de deux semaines.
Les deux pays avaient convenu, lundi dernier, de se réunir à compter de mercredi, mais l'emplacement demeure un point de friction majeur. Le Cambodge demande un lieu sûr et neutre à cause des combats en cours, tandis que la Thaïlande insiste pour que les pourparlers se déroulent dans la province frontalière de Chanthaburi, qu'elle considère comme sécurisée.
Le ministre cambodgien de la défense, Tea Seiha, a précisé dans une lettre que cette situation nécessite une attention particulière, déclarant : "Cette réunion devrait se tenir dans un lieu sûr et neutre". En revanche, le ministre thaïlandais de la défense, Nattaphon Narkphanit, a réaffirmé que Chanthaburi serait le site de la réunion, soulignant qu'"il n'y a quasiment pas de combats" dans cette région actuellement.
Des sources rapprochées de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) mentionnent que Kuala Lumpur a été proposée comme un lieu potentiel par la Malaisie, qui préside actuellement le groupe. Cependant, la Thaïlande reste ferme sur sa décision, affirmant que la réunion se tiendra à Chanthaburi.
Le conflit, qui trouve ses origines dans un désaccord territorial sur une frontière tracée aux temps coloniaux, a suscité l'inquiétude de la communauté internationale. Selon certains experts, la situation pourrait s'aggraver davantage si un consensus n'est pas atteint rapidement. Comme l'a déclaré un analyste politique basé à Bangkok, "la rigidité actuelle des deux côtés ne fait qu'envenimer une situation déjà complexe".
Ces derniers jours, les combats ont repris avec une intensité alarmante, entraînant des pertes humaines significatives et une crise humanitaire croissante, mettant plus de 900 000 travailleurs déplacés dans une situation de vulnérabilité. Alors que les États-Unis, par la voix de Donald Trump, tentent de jouer les intermédiaires, la réalité sur le terrain demeure préoccupante.
Les espoirs de paix reposent désormais sur la capacité des deux nations à dépasser leurs divergences et à s'engager dans un dialogue constructif, mais avec des positions aussi tranchées, la voie vers la réconciliation semble plus que jamais semée d'embûches.







