Une désinflation mal ressentie
La baisse de l'inflation observée récemment touche principalement l'énergie et les produits manufacturés, secteurs qui avaient connu des hausses vertigineuses entre 2021 et 2023. Au mois de mars 2025, les prix de l'énergie ont chuté de -6,6 % sur un an, soutenus par une stabilisation des coûts du gaz et de l'électricité. Cependant, cette diminution ne compense pas les fortes augmentations passées, laissant les prix de l'alimentation et des services à des niveaux inquiétants.
Salaires et dépenses contraintes : une équation difficile
En dépit de la diminution des prix, les salaires stagnent et n'arrivent pas à rattraper le retard accumulé. Selon la DARES, le salaire net moyen n'a augmenté que de 2,1 % en 2024, bien en deçà de l'inflation. Par conséquent, le pouvoir d'achat des consommateurs reste sous pression. Une enquête d’OpinionWay pour Cofidis révèle qu'72 % des Français déclarent avoir réduit leurs dépenses alimentaires, tandis que près de la moitié a dû choisir de renoncer à des soins médicaux ou à des vacances.
Les dépenses incompressibles alourdissent les budgets
Les chiffres ne reflètent pas toujours le poids croissant des dépenses fixes telles que les loyers, abonnements, assurances, et frais de scolarité. En 2025, ces coûts représentent en moyenne 36 % du budget des ménages modestes, selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Bien que l'inflation ralentisse, ces dépenses, qui ne peuvent généralement pas être réduites, pèsent de plus en plus lourd sur les finances des ménages. Dans ce contexte, les familles ajustent leurs comportements de consommation : on assiste à une hausse des achats en vrac, à un intérêt croissant pour les circuits courts et à une réduction des loisirs payants. Cette adaptation pourrait marquer une evolution durable du modèle de consommation, suivant une tendance vers des choix plus contraints.







