Les deux délégués de la CGT de la centrale EDF de Cordemais, condamnés récemment par le tribunal correctionnel de Nantes à une peine de deux ans de prison avec sursis et une interdiction de trois ans d'exercer toute fonction syndicale, ont décidé d'interjeter appel. Leur condamnation, prononcée le 11 décembre dernier, était liée à des incidents de violences en réunion et à l'utilisation de pétards comme arme de circonstance.
Ce jugement a suscité de vives réactions au sein de la communauté syndicale, la CGT qualifiant ces sanctions de "trop sévères". "Nous estimons que ces décisions portent atteinte à la liberté d'expression et au droit de défendre les intérêts des travailleurs", a déclaré un représentant syndical. Les membres de la CGT soulignent que l'utilisation de pétards lors de manifestations ne justifie pas des peines aussi lourdes, d'autant plus que d'autres méthodes d'action plus agressives n'ont pas été sanctionnées avec la même rigueur dans le passé.
Le vice-président de la région Bretagne, interrogé par Ouest-France, a également exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences d'une telle décision sur le climat social : "Cette affaire pourrait créer un précédent dangereux pour l'exercice du droit de grève et le dialogue social dans nos institutions."
Les avocats des syndicalistes prévoient de plaider sur la base de la protection des droits de l'homme, en citant le droit à la liberté d'association et à la liberté d'expression, comme le stipule la Convention européenne des droits de l'homme. De plus, des experts en droit social s'interrogent sur l'équité de ces sanctions par rapport à la gravité des faits reprochés. Pascal Lemaire, juriste spécialiste des droits du travail, a déclaré : "L'équilibre entre sécurité et liberté est essentiel. Cette condamnation semble disproportionnée par rapport à l'acte commis."
Alors que l'appel est en cours, les militants syndicalistes affirment qu'ils continueront à défendre les droits des travailleurs à Cordemais et ailleurs, soulignant l'importance de la solidarité ouvrière dans un contexte socioéconomique difficile.







