Le village de La Madeleine-Bouvet, situé dans l’Orne, s’apprête à accueillir la seule épicerie participative de la région. Ce projet ambitieux, porté par l’association La petite Madeleine, vise à revitaliser le bourg en offrant un espace de rencontre et de commerce local.
Pour concrétiser cette initiative, la municipalité a acquis l’ancien bar-tabac du village, prévu pour ouvrir ses portes en 2026. Lors d'une récente rencontre, Lotfi Kara-Terki, président de l’association, a partagé sa vision : « L’épicerie ne sera pas seulement un lieu d’achat, mais un véritable lieu de vie pour les habitants. »
Ce projet a vu le jour après une consultation publique enrichissante orchestrée par Olivier Boulay, où l'idée d'une épicerie participative a suscité un vif intérêt parmi les habitants, dont beaucoup n’ont accès qu'à un bar-restaurant depuis des années. À la suite de cette réunion, l’association a rapidement gagné en popularité, passant de trente à quarante membres en peu de temps.
Mais qu’est-ce qu’une épicerie participative ? Selon les organisateurs, les membres adhérents jouent un rôle crucial dans la gestion quotidienne du magasin, contribuant en moyenne deux heures par mois. En échange de leur temps, ils bénéficient de prix réduits sur les produits chez des producteurs locaux. Au-delà des produits alimentaires, l’épicerie proposera également des articles de soin et d’entretien, diminuant ainsi le besoin de déplacements vers les villes voisines.
Actuellement, les travaux pour aménager le local sont en cours, et l'équipe se concentre sur l'approvisionnement en produits locaux. Cependant, un financement supplémentaire est nécessaire pour équiper le magasin, conduisant l’association à lancer une collecte de fonds. « Nous espérons récolter 10 000 euros pour assurer un fonctionnement optimal dès l’ouverture », explique Lotfi Kara-Terki. La collecte a déjà suscité un bon élan, avec un tiers de l’objectif atteint.
La démarche a été saluée par des experts, notamment ceux de l’association Bouge ton coq, qui soutiennent activement les initiatives similaires en milieu rural à travers la France. Ce modèle d’épicerie pourrait donc bien inspirer d'autres communes à emboîter le pas.
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