Le président américain Donald Trump a récemment exprimé son intention de signer un décret visant à interdire aux États d'organiser leur propre régulation de l'intelligence artificielle (IA). Dans un message partagé sur les réseaux sociaux, Trump a souligné l'importance d'une norme unique au niveau fédéral pour maintenir la position dominante des États-Unis dans le domaine technologique. Il a affirmé : "Il ne doit y avoir qu’un seul règlement si nous voulons rester les leaders dans le domaine de l’IA." Cette déclaration a cependant suscité des vagues de critiques tant au sein des institutions politiques que parmi les experts du secteur.
Ce projet a été critiqué fortement par certains leaders républicains et des observateurs qui y voient une menace pour l'autonomie des États. Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a qualifié cette initiative d'"abus de pouvoir du gouvernement fédéral", exprimant des inquiétudes quant à l'opacité que pourrait engendrer une telle centralisation, notamment en ce qui concerne la protection des enfants contre les contenus inappropriés en ligne et la censure. Il a également ajouté que cela mettrait les géants technologiques à l'abri de toute régulation.
Selon le PDG de Nvidia, Jensen Huang, maintenir un cadre de régulation uniforme est essentiel pour le développement rapide de l'IA, avertissant que des règles variées d'un État à l'autre pourraient paralyser le secteur. Il a insisté sur le fait qu'une réglementation fédérale serait "la solution la plus judicieuse" pour assurer la sécurité nationale.
En réponse à ces évolutions, plusieurs États, dont la Californie et le Texas, prennent des mesures proactives en adoptant leurs propres lois pour encadrer l'IA. La Californie, par exemple, a récemment promulgué une loi imposant aux entreprises de transparence quant à leurs protocoles de sécurité concernant les systèmes d'IA. Cette législation est perçue comme un modèle à suivre en matière de régulation technologique. Dans ce contexte, des organisations et syndicats se mobilisent également, appelant le Congrès à préserver le droit des États à réglementer.
Il ne fait aucun doute que ce débat sur la régulation de l'IA continuera d'être un sujet brûlant dans un pays déjà fortement polarisé. Comme l'analyste de la technologie Sacha Haworth l’a souligné : "Nous sommes engagés dans une lutte pour déterminer qui profitera vraiment de l'IA : les PDG des géants de la tech ou le peuple américain." Face à cette question, il est impératif que les débats se poursuivent afin de trouver un équilibre entre innovation technologique et protection des droits individuels.







