Dès le 1er juillet 2026, tous les petits colis en provenance de Chine seront soumis à une taxe forfaitaire de trois euros. Cette décision a été prise lors d'une réunion des ministres des Finances des États membres de l'Union européenne à Bruxelles. L'objectif principal de cette mesure est de lutter contre la concurrence déloyale que subissent les commerces locaux, tout en répondant aux préoccupations environnementales.
En novembre dernier, l'Union européenne avait déjà décidé de supprimer l'exonération des droits de douane pour les colis d'une valeur inférieure à 150 euros, avec une mise en application prévue pour 2028. Cependant, afin de ne pas attendre aussi longtemps, les ministres ont opté pour une taxe temporaire, qui permettra de commencer à générer des revenus tout en préparant la transition vers un système plus complexe.
Une taxe forfaitaire pour un impact significatif
Cette décision s'inscrit dans une approche pragmatique, avec un consensus parmi les États membres visant à mettre en œuvre une taxe forfaitaire. Selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie français : "Il est essentiel que cette taxe ait un impact réel sur le marché. Une taxe proportionnelle ne suffirait pas dans le cadre de ce problème." En effet, une telle taxe dépendrait de la valeur du colis et pourrait ne pas affecter les envois moins chers, permettant ainsi de contourner la réglementation.
Il est estimé qu’en 2024, 4,6 milliards de colis de moins de 150 euros seront expédiés vers l'Europe, dont une écrasante majorité proviendront de Chine, ce qui représente plus de 145 envois par seconde. Ces chiffres sont alarmants pour les producteurs européens, qui se plaignent de la concurrence déloyale, notamment sur des plateformes comme Shein, Temu ou AliExpress. L’exécutif européen cite également des raisons environnementales, notant que les acteurs non européens fractionnent leurs envois en plusieurs colis pour minimiser les coûts de transport, ce qui accroit l'empreinte carbone.
Prochaines étapes : vers des contrôles renforcés
Au-delà de la simple taxation, cette initiative représente une étape vers des contrôles plus rigoureux concernant la qualité des produits importés. En effet, des préoccupations grandissantes ont été soulevées concernant la conformité des objets importés, notamment des problèmes liés à la sécurité comme les scandales des poupées illégales révélées par plusieurs médias français.
La Commission européenne prévoit également d'introduire des frais de traitement supplémentaires sur ces colis d’ici fin 2026, estimés à deux euros par colis, afin de financer ces nouveaux contrôles et rétablir un équilibre sur le marché. Cette mesure n'est que la première étape d'une redéfinition plus large des normes commerciales en matière d'importation en Europe.
En conclusion, l'introduction de cette taxe témoigne des efforts déployés par l'Union européenne pour protéger son marché, assurer des normes élevées et poursuivre des pratiques commerciales équitables. Avec les attentes croissantes concernant la durabilité et la qualité des produits, cet enjeu mérite une attention particulière tant des gouvernements que des consommateurs.







