Le tribunal judiciaire de Bayonne a récemment relaxé un père franco-brésilien de 41 ans, accusé d'agressions sexuelles incestueuses sur sa fille, alors âgée de 3 à 8 ans. Les faits, selon l'accusation, se seraient déroulés entre 2016 et 2020, au domicile familial de Biarritz. Cette décision, intervenue le 9 décembre, a provoqué un tollé, relançant le débat sur la protection de l'enfance et le poids des témoignages dans la justice.
Les débats se sont tenus à huis clos, en présence de la victime, aujourd'hui âgée de 13 ans. C'est la mère, séparée du père, qui avait alerté les autorités en 2020 après avoir constaté des comportements troublants chez sa fille, qui se masturbait en la confondant avec un acte normal, déclarant : « Papa fait toujours des choses comme ça ». Cette déclaration a poussé la mère à se rapprocher des autorités judiciaires, entraînant une enquête.
Les experts, au cours de leur évaluation, ont révélé que la fillette avait évoqué des attouchements inappropriés. Des témoignages lambda ont également confirmés des comportements répréhensibles impliquant le père et sa fille. Cependant, ce dernier a toujours nié les faits, affirmant que sa parole valait autant que celle de sa fille. Selon lui, la mère aurait manipulé la situation pour obtenir la garde de l’enfant.
Son avocat, Me Bertrand Bouvet, a plaidé pour son acquittement, faisant valoir qu'il n'existait pas de preuves tangibles pour corroborer les accusations. Des messages échangés entre la mère et des tiers laissent présager qu'elle pourrait avoir incité sa fille à porter plainte, ajoutant à la complexité de cette affaire. Sud Ouest mentionne que des tensions familiales rendent la situation encore plus explosive.
La décision du tribunal a été accueillie avec stupéfaction par la partie civile. La juge a précisé que la relaxe ne signifiait pas douter du témoignage de la victime. Cette nuance, cependant, n'a pas atténué l'indignation dans l'opinion publique. Le parquet, mécontent du verdict, envisage un appel, soulevant des interrogations sur l’efficacité du système judiciaire face à des allégations si graves.
Cette affaire fait écho à plusieurs autres cas en France, où la justice doit trouver l'équilibre entre protection des victimes et droits des accusés. Les spécialistes en droit pénal s'interrogent : jusqu'où la présomption d'innocence doit-elle primer sur les droits des enfants victimes d'abus? Ce verdict soulève d'importantes préoccupations sur la manière dont le système judiciaire traite les cas d'agression incestueuse, essentielle à réévaluer afin d'apporter une réelle protection aux victimes vulnérables.







