Francfort (Allemagne) – La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir son taux d'intérêt directeur à 2 %, comme cela a été le cas depuis juillet, une démarche qui tranche avec la Banque d'Angleterre, qui vient de diminuer son taux directeur à 3,75 %. Cette divergence de politiques monétaires souligne les différences macroéconomiques des deux zones.
Avec une inflation en baisse au Royaume-Uni, atteignant 3,2 % selon les estimations de novembre, la BCE, quant à elle, jouit d'une dynamique des prix plus équilibrée, ne nécessitant pas de changements rapides dans sa politique monétaire. Felix Schmidt, économiste chez Berenberg, déclare : "Il n’y aura pas de grande surprise sous le sapin de Noël", prédisant un statu quo prolongé en vue de la situation économique actuelle.
Les projections économiques qui seront publiées jeudi seront particulièrement scrutées, car elles fourniront des indications sur les attentes jusqu'en 2028. Selon Bruno Cavalier d'Oddo, ces nouvelles perspectives pourraient justifier une stabilité des taux prolongée durant toute l'année 2026.
Les économistes de Deutsche Bank anticipent également une révision à la hausse des prévisions de croissance, actuellement fixées à 1 % pour 2026 et 1,3 % pour 2027. Cette évolution dépendra surtout de l'efficacité du plan de relance budgétaire allemand, alors que le pays sort d'une période difficile marquée par trois années de stagnation.
Isabel Schnabel de la BCE a récemment exprimé des préoccupations sur l'impact potentiel de la politique américaine, notant que des hausses de droits de douane et des baisses de taux par la Réserve fédérale pourraient mettre une pression supplémentaire sur les exportations de la zone euro.
À l'horizon, la prévision d'une inflation stable autour de 2 % semble envisageable. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a évoqué que les hausses des prix de l'énergie et une modération salariale devraient contribuer à atteindre cet objectif dans les mois à venir. Cependant, une attention particulière sera portée au mécanisme européen de tarification du carbone, qui entrera finalement en vigueur en 2028 et pourrait influencer les coûts énergétiques à long terme.
Dans ce contexte instable, la BCE reste sur la défensive, cherchant à naviguer à travers les incertitudes économiques qui peut conduire à un ajustement prudent de la politique monétaire. La majorité des analystes demeurent vigilants, soucieux de l'évolution des indices économiques et des tensions géopolitiques à l'échelle mondiale.







