Dernièrement, la France est frappée par une épidémie de bronchiolite qui touche une large part de la population, y compris les nourrissons. La situation est telle que la totalité de la métropole, ainsi que certaines régions d’outre-mer, sont en phase d’épidémie, selon le dernier rapport des autorités sanitaires.
Malgré la disponibilité de deux traitements préventifs – Beyfortus et le vaccin Abrysvo – la flambée des infections interpelle. Le Beyfortus, un anticorps monoclonal administré directement aux nourrissons, et le vaccin Abrysvo, destiné aux femmes enceintes, n’ont pas suffi à endiguer l’épidémie. En effet, les services d’urgence ont rapporté que 20,8 % des consultations et 35,9 % des hospitalisations concernaient des cas de bronchiolite, avec 84 cas graves signalés depuis la fin septembre.
Un cocktail viral inattendu
Les experts soulignent qu'une multiplicité de virus contribue à cette épidémie. Si les traitements actuels ciblent principalement le virus respiratoire syncytial (VRS), d’autres agents pathogènes, tels que les rhinovirus et les virus de la grippe, semblent également jouer un rôle significatif. Romain Basmaci, secrétaire général de la Société française de pédiatrie, note que “nous n’avons pas de moyens médicamenteux contre ces autres virus”. Brigitte Virey, présidente d'honneur du Syndicat national des pédiatres français, ajoute qu'il “y a une collusion de tous ces virus cette saison”.
Ce tableau devient encore plus préoccupant avec une épidémie de grippe qui démarre plus tôt que d’habitude, touchant presque toutes les régions de France, à l'exception de la Corse.
Des lacunes dans la couverture vaccinale
Un autre facteur contributif semble être la couverture vaccinale insuffisante. Bien que le Beyfortus soit proposé dans les maternités, de nombreux nouveaux-nés n'ont pas accès à ce traitement. Romain Basmaci souligne que “la couverture est correcte pour les enfants de moins de trois mois mais que beaucoup d’enfants plus âgés n’ont pas reçu le traitement en rattrapage”. La campagne d'immunisation commence chaque année au 1er septembre, mais environ 53,8 % des nourrissons en dehors des maternités ne sont pas immunisés.
Brigitte Virey soutient également que le coût élevé du Beyfortus, fixé à 401,8 euros, constitue un obstacle pour certaines familles. “Si la sécurité sociale couvrait le traitement à 100 %, comme pour d'autres vaccins, cela améliorerait significativement l'accès”, plaide-t-elle.
Finalement, bien qu'une hausse de cas de bronchiolite ait été observée, les traitements préventifs ont néanmoins permis de réduire l'incidence par rapport aux années précédentes. Néanmoins, pour mieux combattre cette épidémie, il est impératif d'améliorer la couverture vaccinale et d'encourager les gestes barrières, comme le préconise Santé Publique France.







