Il y a maintenant un an, le 101e département français a été entièrement assiégé par le cyclone Chido, causant des ravages considérables. Selon des témoignages d'habitants, les traces de cette catastrophe sont encore omniprésentes. Laurent Guichaoua, agriculteur local, résume la situation : "Chaque jour, nous évoquons Chido, tant les effets sont encore visibles autour de nous."
Depuis le 14 décembre 2024, date du passage du cyclone, plus de quarante vies ont été perdues et l’île a été gravement affectée. À l'occasion d'une visite récente de Naïma Moutchou, la ministre des Outre-mer, les résidents de l'île continuent de faire état d'une reconstruction qui avance à un rythme désespérément lent. Patrick, habitant de Mamoudzou, se plaint : "Le pont qui accueillait les bateaux de plaisance n'est pas encore réparé. Mon quartier souffre, sans électricité publique depuis un an en raison d'un poteau détruit par le cyclone."
Les effets du cyclone sur l'agriculture sont également préoccupants. Laurent Guichaoua, président de l'Union des coopératives agricoles de Mayotte, déclare que les exploitations agricoles sont encore loin d'un fonctionnement normal, avec des pertes financières estimées à 300 millions d'euros. "Actuellement, nos coopératives fonctionnent à un tiers de leur capacité," précise-t-il.
Côté assistance, les aides gouvernementales et européennes arrivent à compte-goutte. La préfecture a enregistré 7,7 millions d'euros destinés à l'aide calamité agricole et 22 millions d'euros pour soutenir 4 273 entreprises. Cependant, beaucoup d'agriculteurs aux activités informelles n'ont pas eu accès à ces moyens.
En plus de cela, de nombreux propriétaires luttent pour obtenir des indemnités d'assurance. Selon France Assureurs, environ 50 % des dossiers sont encore en traitement, laissant de nombreux sinistrés sans soutien financier suffisant pour se reconstruire. Patrick, un entrepreneur local, se lamente : "Nous n'avons touché qu'une petite partie des sommes dues, alors que nos pertes sont énormes."
Les dons collectés depuis la catastrophe s'élèvent à 20,5 millions d'euros, mais la distribution est pour l’instant partielle, avec 260 associations locales ayant bénéficié d'un soutien modeste. La Fondation de France précise qu’elle intervient sur plusieurs années pour assurer une aide durable aux bénéficiaires. Karine Meaux, responsable du pôle d'urgence, déclare que l'objectif est de renforcer le territoire contre de futurs aléas.
Tout ceci souligne à quel point la reconstruction à Mayotte sera un processus long et complexe. La mise en place d'un comité de suivi de la loi Mayotte a été annoncée récemment dans le but de piloter cette relance. Les défis restent nombreux, et les récits des habitants illustrent une communauté résiliente face à l’adversité, mais toujours en quête de soutien tangible.







