Alors que la guerre en Ukraine s'éternise et que la pression internationale s'intensifie, une nouvelle dynamique politique semble émerger à Kiev. Le président Volodymyr Zelensky a récemment proposé des élections sous loi martiale et évoqué la tenue d'un référendum portant sur d'éventuelles concessions territoriales dans le Donbass. Ce développement marque un tournant significatif dans la stratégie ukrainienne, un point de vue partagé par plusieurs analystes politiques.
La situation actuelle, où les États-Unis sollicitent l'Ukraine à reconsidérer ses positions considérées jusqu'alors comme non négociables, donne un aperçu des contours potentiels d'un futur accord de paix. Bien que le conflit ne semble pas prêt à se résoudre immédiatement, les obstacles majeurs à un compromis semblent s'estomper. Ce changement d'attitude est particulièrement remarquable après que Zelensky a signalé, pour la première fois, la nécessité d'un vote populaire concernant la question territoriale. “Le peuple ukrainien doit pouvoir s’exprimer sur la question territoriale”, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
“Que ce soit clair : oui, je suis favorable à des élections !”
Depuis l'invasion en février 2022, la loi martiale reste en vigueur en Ukraine, interdisant formellement les élections. Toutefois, à la suite de la déclaration de Donald Trump, qui a remis en question la légitimité du gouvernement de Zelensky, ce dernier a demandé à la Rada de modifier la législation pour organiser des élections même en temps de conflit. Ces propositions, bien que controversées, démontrent un désir de concilier gouvernance démocratique et exigence de paix.
Zelensky, dont la popularité est en déclin, voit sans doute dans cette mesure une façon de légitimer un processus de paix qui pourrait nécessiter des concessions douloureuses face à Vladimir Poutine. Les Russes réclament notamment la cession des 20 % restants de la province de Donetsk, entraînant un dilemme cornélien pour les électeurs : poursuivre une guerre sans fin ou accepter un arrangement territorial.
Cette proposition de référendum pourrait également servir de mécanisme pour apaiser les craintes de troubles civils après la conclusion d'accords de paix, un risque que l'histoire a abondamment illustré, notamment dans des contextes comme l'Allemagne de Weimar ou l'Irlande. Bien que des débats houleux soient à prévoir autour d'une telle consultation, un mandat démocratique pourrait aider l'Ukraine à tourner la page sur le conflit. “Nous devons mettre fin à la guerre, en position de force”, souligne le président ukrainien.
Les détails pratiques d'un référendum et des élections, cependant, soulèvent de nombreuses questions. Avec des millions de déplacés et un recensement national obsolète, la logistique d'un vote semblable paraît complexe. Il faudra aussi tenir compte des Ukrainiens résidant à l'étranger et d'autres citoyens vivant en terre occupée. Une élection simultanée présidentielle et législative, accompagnée d'un référendum sur un accord de paix, pourrait donner lieu à un second tour majeur, selon les experts, étant donné que peu de candidats atteignent même 20 % d'intentions de vote.
Alors que les États-Unis envisagent un retrait conditionnel des troupes, la situation semble évoluer vers un gel temporaire du conflit ; certains analystes citent des exemples comme ceux de Chypre et de la Corée, qui montrent qu'une telle approche peut conduire à la stabilité durable.
Aussi, le principal obstacle aux négociations reste les exigences de Moscou, qui cherche à rétablir son influence sur l'Ukraine. Les concessions devront être mutuelles si un dénouement doit se réaliser. L'impossibilité d'accepter les territoires perdus par l'Ukraine soulève des tensions qui pourraient encore compromettre le processus. Mais un dialogue constructif entre les parties pourrait ouvrir la voie à une situation équilibrée, même si elle déplaira à certains.
En somme, malgré la complexité du chemin à parcourir, la simple discussion d'élections et de propositions de zones démilitarisées indique un chemin possible vers la paix, si ce glissement se maintient lors des discussions à venir, c'est un nouveau chapitre qui pourrait commencer pour l'Ukraine.







