Depuis le 29 juin, la France a enregistré 113 foyers de DNC répartis sur 11 départements, déclenchant une réponse sanitaire agressive visant à protéger le cheptel national. À chaque cas détecté, l'abattage du cheptel concerné devient inévitable, suscitant la colère des éleveurs qui voient leurs efforts anéantis. Comme le souligne le Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, cette décision pose un dilemme potentiellement dévastateur pour l'industrie bovine. Les agriculteurs, notamment dans le Sud-Ouest, se mobilisent pour contester ces directives, organisant des manifestations sur de nombreuses routes.
En complément des abattages, la vaccination se révèle cruciale dans la lutte contre la propagation de la maladie. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a mis l'accent sur le déploiement d'une campagne de vaccination ambitieuse, visant à inoculer entre 600.000 et 1 million de bovins dans les meilleurs délais.
Des souris d'Italie aux prairies de France
La DNC a été initialement identifiée en Italie, où des cas en Sardaigne et en Lombardie ont conduit à une réponse rapide. Les animaux infectés ont été abattus et les fermes désinfectées. En voyageant à travers l'Italie, la France a appris de cette situation critique et a intégré certains éléments de la stratégie italienne dans sa réponse, y compris une campagne de vaccination visant à instaurer une barrière contre le virus.
À ce jour, près de 350.000 bovins ont été vaccinés en Italie, dont 300.000 en Sardaigne et 40.000 en Vallée d'Aoste. L'absence de nouveaux cas en Italie a été largement attribuée à cette vaccination rapide et efficace, mettant en lumière l'importance d'une réaction proactive.
La réponse espagnole : une lutte tout aussi déterminée
En Espagne, le premier foyer a été enregistré en Catalogne en octobre, menant à l'abattage de 123 vaches. Le gouvernement espagnol a également lancé une vaccination d'urgence visant à protéger la population bovine restante. Avec une couverture vaccinale de 95% dans la zone touchée, l'Espagne fait face avec détermination à ce défi. Depuis le début de l'épidémie, 17 foyers ont été répertoriés et environ 2.500 vaches abattues, soulignant l'importance d'une surveillance rigoureuse.
La Suisse prend les devants
Bien que la Suisse n'ait pas encore signalé de cas, les autorités sanitaires ont agi préventivement en rendant la vaccination obligatoire pour les bovins dans certaines zones géographiques proches de la France. Cette décision reflète la prudence et le souci de protéger son cheptel national.
Des inquiétudes grandissantes parmi les éleveurs européens
De nombreux agriculteurs à travers l'Europe expriment leurs craintes face à la propagation de la dermatose. Un éleveur belge a récemment partagé son inquiétude en déclarant : "Il ne faut pas que cela arrive ici, parce que le risque est énorme", soulignant l'anxiété grandissante au sein des communautés agricoles. Cependant, des experts, tels que la vétérinaire Jeanne Brugère-Picoux, rappellent que le respect des régulations européennes devrait permettre de contenir le virus efficacement.
Elle affirme également que les abattages sont nécessaires pour limiter la propagation. "Sans cela, les animaux en incubation pourraient contaminer d'autres opérations", prévient-elle.







