À Vaulx-en-Velin, près de Lyon, le restaurant Seven Times est au cœur d'une vive controverse suite à l'ouverture d'une salle destinée uniquement aux femmes. Cette initiative, présentée dans une vidéo sur Instagram, a rapidement attiré les foudres de certains responsables politiques, notamment le député du Rassemblement National, Jérôme Buisson, qui a dénoncé sur X un prétendu "séparatisme" au sein de l'établissement.
La vidéo promotionnelle montrait un client perplexe face à cette salle exclusive. "C'est inadmissible", a exprimé Buisson, qualifiant de révoltant le fait d'isoler les femmes. En réaction, la préfecture du Rhône a annoncé des contrôles pour évaluer la situation de cet établissement qui se distingue également par ses choix culinaires, étant entièrement halal, n'offrant pas d'alcool et vendant du Palestine Cola.
Une salle réservée aux femmes : une idée qui a fait ses preuves ?
Le gérant de Seven Times, Franck, a décrit l'objectif initial de cette initiative comme un espace confortable pour les femmes. "C'était simplement une petite salle rose, un concept qui visait à donner un espace tranquille", a-t-il expliqué. En effet, des espaces réservés aux femmes gagnent en popularité, notamment dans les salles de sport, comme le rapporte Le Parisien.
En réponse à la controverse, Franck a dû revoir son projet et a finalement supprimé la salle réservée. Dans une vidéo de réaffirmation, une cliente témoigne que l’établissement se veut avant tout inclusif, mettant en avant l’importance de la mixité.
La légalité d'une salle réservée aux femmes
Du point de vue légal, la distinction basée sur le sexe peut être considérée comme une discrimination, comme le stipule l’article 225-1 du Code pénal. Toutefois, certaines exceptions permettent d’établir des lieux réservés, notamment pour protéger des victimes de violences ou promouvoir l’égalité des sexes. Ces principes sont souvent évoqués par ceux qui soutiennent des pratiques de non-mixité dans divers domaines.
Franck a assurément ressenti l'impact de la polémique, précisant : "On est loin de ce que le RN a voulu faire passer, c'est une récupération politique". Il a également évoqué les conséquences sur son chiffre d'affaires et la crainte de la fermeture de son établissement, mettant en avant la pression subie par son personnel. Récemment, l’avocat du gérant a été contacté pour discuter des possibles actions légales à entreprendre contre ces accusations.
La réaction des clients et de l'opinion publique
Les clients du fast-food, interviewés par Le Progrès, sont globalement favorables à une telle initiative, arguant qu'un espace pour femmes peut favoriser un environnement confortable. D'autres, en revanche, s'inquiètent des implications de telles mesures sur le vivre-ensemble.
Dans l'ensemble, la situation autour de Seven Times met en lumière les tensions croissantes au sein de la société française quant à la laïcité, la mixité, et la façon dont les espaces publics doivent être organisés. Alors que les débats continuent, il est clair que le fast-food de Vaulx-en-Velin a piqué la curiosité de nombreux observateurs et médias.







